Alex Vidal - Photographe
Rencontre avec Alex
Passionnée par l’art (et la science-fiction) depuis son plus jeune âge, Alex suit d’abord une formation supérieure en école d’architecture. Son diplôme en poche, elle quitte l’Auvergne et pose ses valises à Vannes. Elle intègre une agence d’architectes dans laquelle elle restera 5 ans. Le métier lui plaît, mais la dimension artistique finit par lui manquer. La jeune femme décide alors de prendre une année sabbatique pour se consacrer au théâtre et à la photo.
Son parcours, empreint de curiosité et de créativité, lui permet de mêler avec habileté ces deux passions. On retrouve dans la composition de ses photos les influences cinématographiques et théâtrales qui l’inspirent ainsi que son « oeil » d’ancienne architecte.
À l’occasion de cette interview, la talentueuse photographe raconte son histoire et cette envie constante de sublimer les instants précieux en images en apportant un regard artistique unique. Alex est un coup de cœur, tant humainement que professionnellement. Elle est drôle, optimiste (avec un petit côté « Sky is the limit »), et déborde d’enthousiasme quand elle évoque ses réalisateurs préférés : pour les mariés cinéphiles, elle est sans aucun doute la photographe idéale !
De Montluçon, en Auvergne, à Vannes
« Je suis Auvergnate, Bretonne d’adoption depuis 10 ans, je viens de Montluçon ! Enfant, je m’intéressais à énormément de choses. J’avais envie de faire plein de métiers : astrophysicienne, parce que je regardais beaucoup de science-fiction, mais aussi comédienne. (Rires) J’étais très portée sur les arts, alors que ma famille n’est pas du tout dans ce domaine. J’aimais beaucoup le dessin et la peinture principalement, puis plus tard, à l’adolescence, la photographie.
J’ai passé un bac S, option Arts plastiques, j’étais la seule de la filière, évidemment. (Rires) Ensuite, je suis entrée en école d’architecture à Clermont-Ferrand. On apprenait le dessin technique, on étudiait l’histoire de l’architecture, l’histoire de l’art, c’était hyper intéressant. C’est un cursus de 5 ans qui permet de valider un master pour être embauché en agence. Pour pouvoir ouvrir sa propre agence, une année d’étude supplémentaire est nécessaire, la HMO, mais il faut déjà travailler pour la passer. Je suis partie un an au Québec pendant mon master, c’était une année incroyable, j’ai beaucoup voyagé et j’ai découvert un système complètement différent !
Après l’obtention de mon diplôme, je voulais quitter l’Auvergne, alors j’ai envoyé des CV un peu partout en Europe : en France, au Royaume-Uni, en Belgique, etc. L’agence qui m’a répondu cherchait quelqu’un pour son antenne de Vannes. Trois semaines après, je m’y installais et je découvrais la ville pour la première fois !
J’ai passé la HMO, en me disant que tant que j’étais dedans, autant aller jusqu’au bout. J’ai travaillé pendant 5 ans dans cette agence. C’était vraiment cool, l’ambiance était très sympa. Tout était super, mais ce que j’aimais dans l’architecture c’était la perspective « sociale » d’apporter une qualité d’habiter aux gens, une rencontre, quelque chose en plus dans l’espace public et privé. Et ça n’est pas tout à fait la réalité du métier, malgré la bonne volonté de nombreuses personnes. Je n’y trouvais pas mon compte et le côté artistique me manquait beaucoup.
Théâtre et photographie, la rencontre entre deux passions
En arrivant à Vannes, je m’étais inscrite à des ateliers de théâtre amateur. Je m’y intéressais beaucoup, ainsi qu’au cinéma. J’ai approfondi ma culture cinématographique en regardant toute la filmographie d’un réalisateur, en lisant des bouquins, avant de passer au suivant. C’était très chouette, mais au bout de quelque temps j’ai eu envie de plus que ça. Donc j’ai participé à un week-end de stage au Cours Charmey qui venait d’ouvrir à Vannes, ça a été une révélation ! En parallèle, je voulais me remettre à la photo depuis un moment : alors j’ai pris une année sabbatique qui m’a permis de faire les deux en même temps.
Je pense que l’école d’architecture m’a donné cette capacité de travailler, parfois presque jour et nuit. J’aime beaucoup apprendre, j’ai un petit côté Hermione Granger ! (Rires) Je suis une touche à tout, j’ai du mal à faire une seule chose à la fois. Je me suis formée toute seule en expérimentant avec mon appareil, en regardant des vidéos sur internet, en lisant des livres, etc. Puis j’ai suivi un workshop à Angers (avec Margaux Bellanger — Studio Madeleine) qui abordait davantage l’aspect business, et je me suis lancée ! Entre deux confinements… (Rires)
Je me suis mise à faire les portraits des comédiens avec qui je travaillais. J’ai pas mal intégré la photo à mon cursus de comédienne, l’école dans laquelle je me formais était très ouverte sur les arts en général, donc cela avait une vraie place. Puis j’ai reçu des demandes pour des séances grossesse ou nouveau-né, avec une approche plus intimiste. À ce moment-là, je ne faisais pas du tout de mariage, j’avais ce fameux syndrome de l’imposteur, je flippais trop et je n’avais pas l’équipement pour ça. Je faisais de la photo intimiste, de couples, de familles, de grossesse, etc. J’ai réalisé que, peut-être, dans ces parcours de vie, les gens allaient aussi se marier. Donc j’ai commencé à me former un peu plus et à acheter le matériel nécessaire.
Reportage de mariage et accompagnement personnalisés
J’ai contacté une wedding planner à Nantes qui était à peu près à la même étape que moi dans son entreprise et l’on a organisé un shooting d’inspiration ensemble ! Des copains comédiens ont incarné les mariés. Ils n’étaient pas du tout en couple, mais ils ont très bien joué le jeu et ils ont bluffé tous les prestataires qui étaient présents ! (Rires) Ça m’a permis d’avoir quelques photos à montrer afin de signer mes premiers contrats de mariage.
Lorsque les mariés me contactent, je leur envoie toujours toutes les infos par mail, avec ma démarche, mes tarifs, etc. Ainsi, il n’y a pas de surprises de leur côté et quand on se rencontre, autour d’un café ou en visio, c’est juste pour vérifier que le feeling passe et qu’on est raccord sur les attentes, les détails, etc. On discute de leurs personnalités, leurs envies pour leur mariage, ce qui est important pour eux.
Une fois que le contrat est signé, je les accompagne durant les mois avant le mariage, on se voit à plusieurs reprises et on échange régulièrement sur WhatsApp. Parfois, ils me sollicitent pour des conseils sur l’organisation, surtout quand il n’y a pas de wedding planner. On construit vraiment la prestation en fonction d’eux, de leurs envies et de leurs besoins, je n’impose rien. J’envoie également aux futurs mariés un guide complet pour les aider dans leur organisation et anticiper certaines photos, pour qu’ils profitent de leur journée sans stress, ainsi qu’un questionnaire pour encore mieux les connaître.
Je propose plusieurs formules pour adapter le reportage à tous les mariages. Le plus souvent, je couvre l’événement depuis les préparatifs jusqu’à la fin du cocktail ou à l’ouverture de bal ! Et pour ceux qui le souhaitent, il est possible d’ajouter au jour J le welcome dinner, le brunch du lendemain, ou d’opter pour une séance engagement ou day after. Quelle que soit la formule choisie, j’inclus systématiquement un album photos, mis en page par mes soins et imprimé en France !
Je me déplace partout en France et en Europe, tout en évitant l’avion, car j’essaie de faire très attention à mon empreinte carbone.
Inspirations cinématographiques et photo de mariage
Je parle anglais, d’ailleurs, de nombreux mariés que j’accompagne sont des couples binationaux. Et j’adore Londres, j’aime beaucoup toute la culture anglo-saxonne. En 2010, j’y avais emmené toute ma famille en voyage. J’avais 19 ans et j’avais tout organisé, avec mon petit guide. Y vivre et y développer une partie de mon activité me plairait beaucoup, j’y retourne régulièrement ces dernières années pour faire de la photo ou pour du théâtre (avis à tous les couples qui rêvent d’un elopement à Londres ou dans la campagne anglaise — oui c’est mon côté Pride & Prejudice qui parle !). La mentalité est beaucoup plus libre, beaucoup plus inclusive, « just be yourself » avec un aspect « tout est possible » là-bas. J’ai vu un concept store qui vendait des beignets et des parapluies ! Si ça, ça existe… (Rires)
Dans mes photos, j’aime bien apporter pas mal de références de théâtre, de cinéma. Je pense que mon style s’oriente de plus en plus vers un aspect très cinématographique, avec beaucoup d’intimité et de mouvement. Je suis un peu à la recherche de « la matière dont sont faits les souvenirs. » Je suis fan du réalisateur David Lynch, la série Twin Peaks m’a fascinée. Fascinée et traumatisée aussi (rires) : c’est très sensoriel, ça met mal à l’aise, ça parle davantage à l’inconscient.
J’adore le côté distorsion de la réalité, quelque chose de très théâtral s’en dégage ! J’aime aussi Damien Chazelle, son cinéma est très esthétique. Ainsi que David Villeneuve, tout est très architectural dans ses films. Et bien sûr, Wes Anderson, qui a quand même inspiré ce super shooting que nous avons organisé ensemble ! Bon, je ne cite que des réalisateurs un peu intellos, mais en réalité ce que je préfère, c’est regarder de vieux épisodes de Doctor Who enroulée dans une couette avec un thé !
Pendant la dernière année de ma formation de théâtre, on a créé une compagnie avec les membres de ma promo, pour avoir une structure qui soit opérante et qu’on puisse monter des pièces. Au théâtre, j’ai aussi la notion de l’espace, de mise en scène, de ce que ça rend de l’extérieur. C’est un aspect scénographique très lié à l’architecture. Et quand je faisais de l’archi, je pensais beaucoup comme un cadre photo ou cinéma. Pour mon diplôme, j’ai travaillé sur l’architecture d’un centre d’arts du spectacle. Finalement, tout était déjà assez lié, comme si mon inconscient essayait de me dire quelque chose. (Rires) Des fois, tout s’aligne. Mes deux professions se rencontrent et je ne m’y attendais pas du tout. Le shooting d’inspiration avec l’esthétique Wes Anderson, par exemple, je l’ai réfléchi presque comme une pièce de théâtre, un projet de spectacle ! J’aime amener ce regard artistique dans mes reportages de mariages, faire attention aux petits détails, aux émotions furtives. L’authenticité des images « sur le vif » c’est important pour moi.
Une relation complice et authentique avec les mariés
Je suis hyper contente, et un peu fière de mon parcours aussi, parce que ça n’était pas forcément gagné d’avance. Ma famille n’a pas tout à fait compris ma reconversion dans un premier temps. Mon copain m’a soutenue et me soutient toujours à fond, il m’aide à trouver mon équilibre dans cette vie à 100 à l’heure.
Aujourd’hui, avec les mariages, je retrouve le côté social qui me manquait en architecture, de manière beaucoup plus simple, beaucoup plus directe. J’adore rencontrer les gens pour leurs événements, c’est tellement gratifiant d’être auprès des mariés dans des moments de joie, de bonheur. J’essaie d’apporter une vraie plus-value en termes de souvenirs, d’accompagnement, etc. Je m’implique vraiment avec chaque couple. Lors d’un mariage cet été je me suis retrouvée à découdre les poches du costume du marié avec un petit ciseau de couture. (Rires) Je pense qu’on est plus que simplement photographe, il y a une intimité qui se crée et on garde contact ensuite.
Les préparatifs sont aussi une étape hyper émouvante, il faut profiter des proches avant la célébration, ne pas se stresser en cadrant trop les choses, accepter l’inattendu, ce qui est imprévisible, et s’octroyer un temps à deux. J’aime bien proposer un first look, ça permet de souffler avant la cérémonie, de se poser un peu. C’est également l’occasion de créer une bulle et relâcher la pression pour les mariés en partageant un moment qui leur ressemble : prendre un café, un cocktail ou manger leur pâtisserie préférée en faisant des photos sympas ! Les enfants, les parents ou les grands-parents peuvent aussi prendre part à ce moment.
La relation de confiance est hyper importante, il faut absolument que ça matche entre les couples et leur photographe. J’insiste vraiment là-dessus lors de la première rencontre. Je me rends compte que les mariés avec qui je travaille le mieux sont ceux avec lesquels j’aurais pu être pote si on s’était rencontrés dans un autre contexte. Très vite, c’est comme si on se connaissait déjà, comme une évidence. On parle souvent de nos passions communes, notamment pour la bonne nourriture ! (Rires) J’aime bien quand les échanges sont simples, qu’on se tutoie et qu’ils se sentent libres d’être eux-mêmes, de me dire s’ils n’ont pas envie de tel ou tel truc. Je considère que je suis au service de leurs personnalités, pas pour faire ce qui me plaît à moi. Personne n’est à l’aise devant un objectif, et je suis toujours très admirative de ceux qui arrivent à se mettre à nu, qui acceptent qu’on les prenne en photo dans des moments de stress ou d’émotions. Je suis là pour les guider, faire une sorte de sublimer leur journée, leurs émotions, les aider à profiter et à lâcher prise »
🦊 Vous êtes fan de son travail ? Ne manquez pas le shooting d’inspiration de mariage inspiré par Wes Anderson !













































Les prestataires recommandés par Alex
Les Bottes d’Anémone : Fleuriste. « Elles ont une vraie conscience écologique : zéro déchet, fleurs locales, etc. Elles sont hyper sympas et elles ont une patte artistique vraiment reconnaissable. C’est à la fois chic et faussement sauvage, j’aime beaucoup ce côté-là. »
Maison Pluriel : Traiteur. « J’aime beaucoup Caroline, elle a une vraie démarche de qualité. Ce qu’elle fait est trop bon et très beau ! »
Romi : Vidéaste. « J’aime beaucoup son énergie ! »
Marions-Nous dans les Bois : Vidéaste. « J’aime beaucoup son travail, c’est vraiment incroyable. »
Thom de Corbie : Créateur de robes de mariée. « Il travaille hyper bien, et puis il est Meilleur Ouvrier de France ! »
AS Maquille : Hair & Make up artist. « C’est une ancienne collègue ! »
La Polka : Organisatrice d’événements.
Délicate Alchimie : Wedding planner.
STL Happy End : Officiante de cérémonie.
La Bijouterie Éthique : Joaillière.
Koupaïa : Créatrices de rubans.
Vintage Events : Wedding designer.
Château de Bezyl : Lieu de réception. « C’est un manoir style Art déco, avec un côté décalé dans chaque pièce. Le parc est incroyable, un peu comme un jardin à l’anglaise, c’est très beau. Et il y a plein de jolis recoins, c’est chic et original. J’adore ! »
Maud Vigneau : Créatrice de robes de mariée. « Elle est très à l’écoute, elle fait des robes sur mesure, c’est très beau. »
Toc Toque : Traiteur. « Ils sont super sympas et c’est très très bon : ils ont une démarche « produits locaux » de la ferme. »
Alex Vidal - Photographe de mariage à Vannes
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