Rencontre avec Matt Moal-Raynaud, vidéaste rock ‘n’ roll de Marions-Nous dans les Bois.

C’est sur les pistes de ski en Savoie que Matt commence sa carrière dans la vidéo : il est alors journaliste pour Skieur Magazine et couvre de nombreux événements sportifs. C’est pour lui un véritable métier passion, et la vidéo de mariage n’est encore qu’un simple “dépannage de potes”. En 2014, encouragé par Élodie son épouse, il se lance officiellement dans le milieu du mariage. Très rapidement, il remplit ses saisons puis quitte sa région natale pour se rapprocher de la Bretagne ! D’abord Nantes, puis le Finistère… pour notre plus grand bonheur !

Ils nous ont reçus chez eux pour une interview… et on y est restés cinq heures ! Matt nous a raconté son parcours, et Élodie l’a ponctué de précisions et d’anecdotes.

 

Crédit Photo : Mathieu Alemany

“J’ai passé un Bac Scientifique et j’ai continué sur un DEUG Maths et Informatique, application aux Sciences. J’étais à fond dans l’informatique et je me voyais déjà programmer plein de trucs. Mais en réalité, je pense que j’ai surtout voulu suivre mes potes. Après m’être aperçu que ça n'était pas pour moi, et avoir fait deux premières années dans le vent, j'ai bifurqué sur un DUT Services et Réseaux de Communication. Ça me plaisait beaucoup plus, il y avait de l’infographie, du web design, de la vidéo, du son, de la communication. J’ai fait la licence qui suivait, “Activités et techniques de communications”, et j’ai été diplômé en 2005. On avait un peu survolé tous les domaines : s’il y en avait un qui nous plaisait il fallait l’approfondir nous-mêmes. À côté de ça, j'ai toujours énormément skié, à haut niveau. Je suis né en Savoie donc à trois ans mes parents m’ont mis sur des skis, et j’ai fait un peu de compétition. À l’époque du lycée et de la fac, j’ai rencontré des potes avec qui j’ai fait du freestyle, on a commencé à se filmer et faire des vidéos de ski... C’est comme ça que je suis entré dans le milieu de la vidéo : par des vidéos de ski avec des potes ! (Rires

Quand j’ai terminé mes études en 2005, j’ai essayé de trouver un travail dans la vidéo mais en restant dans la région Rhône Alpes, je n'avais pas du tout envie d'aller à Paris. J’ai rongé mon frein en Savoie et j’ai bossé six mois dans un bureau, chez France Télécom. Et quelques mois après, je suis tombé sur l’annonce d’un magazine que je lisais depuis 1995, Skieur Magazine. Le magazine dont j’étais fan cherchait un rédacteur “qui ait un petit plus”, c’est-à-dire qui sache faire de la photo ou de la vidéo ! Ils lançaient leur site web et cherchaient quelqu’un qui pourrait gérer toute cette partie multimédia. Grâce à mes études de communication je savais à peu près écrire (rires), j'ai beaucoup brassé dans le milieu du ski donc j’avais pas mal de contacts et je savais faire de la vidéo... J’ai passé un entretien et une semaine après je signais mon CDI. Pour moi c’était le métier de rêve ! Je suis devenu journaliste sans avoir fait d’école de journalisme, j’ai été formé sur le tas à l’écriture journalistique. C’était un vrai métier passion, je ne comptais pas mes heures, j’allais sur des événements le week-end, et il fallait être le premier à poster son article et sa vidéo. Je quittais parfois des événements à 23 heures, je chopais un Mc Do sur la route, je rentrais écrire l’article, je montais ma vidéo et je la postais à 3 heures du matin ! J’ai passé quasiment onze ans là-bas : j’ai commencé en tant que simple journaliste et j’ai fini rédac’chef adjoint. Je chapeautais un pôle vidéo. Après ça, je n'avais plus trop de perspective d'évolution là-bas et c'est ce qui a fini par me pousser vers la sortie. Puis on avait le projet de changer de lieu de vie et donc de s'éloigner de la montagne. 

 

Crédit Photo : Mathieu Alemany

Crédit Photo : Mathieu Alemany

Crédit Photo : Mathieu Alemany

Depuis 2012, avec Élo, on avait pas mal envie de bouger. On avait eu un coup de cœur pour la ville de Nantes et on avait pour projet de se rapprocher de la Bretagne. Moi, je venais régulièrement faire le Hell Fest, et en 2012, un pote du festival m’a proposé de venir visiter Nantes ! Après un tour de la Bretagne, on a passé quelques jours à Nantes, il nous a fait découvrir la ville et on s’était dit : le jour où on déménage, on vient ici ! 

On savait qu’on voulait changer de lieu de vie et que je ne ferai pas toute ma carrière chez Skieur mais j’avais du mal à quitter ce job car c'était un métier cool ! C’était vraiment un poste en or, j’ai eu énormément de mal à partir. C'est un milieu d'éternels adulescents (rires), c'est la fête tout le temps, c'est génial mais pas vraiment compatible avec une évolution dans la vie !  

Et puis on a décidé de se marier en 2013 ! J’avais déjà fait des vidéos de mariages, certains vraiment sympas, mais à cette époque ce n’était pas tellement mon truc, c’était surtout pour dépanner des potes. Ce n’est pas ce qui m’a décidé à travailler dans ce milieu, néanmoins ça nous a donné envie de nous marier ! En 2013, on a commencé à regarder les prestataires de mariage : étant moi-même vidéaste, il ne pouvait pas ne pas y avoir de vidéo de notre mariage. Donc on a commencé à envoyer des demandes et à recevoir des devis. On n’avait aucune idée des tarifs en réalité, alors on a vite été refroidis. On a réalisé que notre budget n’était pas suffisant, et surtout qu’on était assez exigeants ! Et puis on a fini par trouver un vidéaste super sympa. On a été un peu déçus du résultat mais depuis je me dis que je ne dois pas décevoir mes mariés. J’ai eu la mauvaise expérience client donc je sais vraiment ce qu’il ne faut pas faire !  

 
 

C’est Élodie qui m'a convaincu de me lancer dans la vidéo de mariage ! J’ai fini par réaliser que ça pouvait être une bonne idée. On s'est dit : " il faut trouver un nom, genre "Marions-nous dans les bois" un truc comme ça...” et puis c'est le seul qui est venu (rires). Élo a fait un logo et en moins d’une semaine c’était lancé ! J’avais déjà un statut d’entrepreneur car, à côté de Skieur, je faisais de la vidéo pour des marques dans le milieu du ski. Je n'avais plus qu'à créer une entité “mariage” et communiquer dessus. J’avais la chance de connaître des personnes dans le domaine du mariage, donc le réseau a fonctionné super rapidement. Et puis à ce moment-là, en 2013-2014 il y avait moins de monde dans ce milieu.

Marions-Nous dans les Bois est officiellement lancé en 2014. Et puis j’ai envoyé des mails à tous les blogs, la fleur au fusil : “Hey je suis nouveau !”  Et La Fiancée du Panda a fait une news sur moi. Donc, entre mes potes photographes, une copine wedding designer et cette news, j’ai réussi à avoir huit mariages dès la première année. C’est vraiment pas mal pour débuter, j’ai eu vraiment de la chance. Ça m’a permis d’avoir rapidement des vidéos à montrer ! J’ai eu quelques publications, j’ai commencé à participer à des salons de mariage à Lyon, ce qui m’a donné l’opportunité de me créer un réseau. J’ai rencontré plein de prestataires que j’ai croisé ensuite sur des mariages et avec qui j’ai gardé des liens. Au fil des années, j’ai réalisé les vidéos de plus en plus de mariages, jusqu’en 2018 où ça a été l’explosion, j’en avais une vingtaine.  

En 2018-2019, c’était la folie. On avait déménagé à Nantes en 2017 et j’ai participé au salon l’Atelier Wedding qui a lieu sur l’Île de Nantes, un endroit super sympa. J’avais contacté Christelle, l’organisatrice, en amont de notre installation et elle m’a donné ma chance. Ça m’a permis d’avoir pas mal de contacts là-bas. Et puis je pense qu’on est arrivés avec l’envie d’aller vers les gens, de rencontrer des nouvelles personnes. En tout cas, on a trouvé tout le monde sympa, tous les gens venaient vers nous, on s’est fait un réseau super facilement. C’était un peu “la grande famille du mariage”, on a rencontré plein de monde d’un coup. J’ai intégré un groupe de quelques vidéastes hyper facilement, on a été super bien accueillis. 

 
 

On était allés faire un tour également à la Garden Party des Mariés dans le Finistère, en tant que visiteurs. J’y ai rencontrés ceux qui allaient être mes tout premiers mariés bretons, en mai 2018 avec Chlotidien ! On avait rencontré Pauline (Mint & Sweet Pepper) et elle avait aussi commencé à parler de moi. En 2018, on a refait l’Atelier Wedding, cette fois avec Élo (Nicéphore & Co) et la Garden Party à Moellien, on a commencé à créer un bon réseau avec les prestataires de Bretagne. C’est l’année où on s’est bien implantés dans le coin et où j’ai réussi à recentrer un peu mes mariages par ici. Avant, j’avais encore pas mal de mariages en Rhône Alpes et je faisais beaucoup d’allers-retours. Aujourd’hui encore j'ai de la demande partout en France, mais j'adore pouvoir bouger. Dans mon métier de journaliste j’ai été amené à aller voir pas mal de choses en Italie, en Suisse, en Allemagne. 

Désormais j’ai des mariages sur toute l’année, je n’ai plus de basse saison. Il y a de plus en plus de mariages l’hiver, les couples réalisent que c’est cool, les domaines sont beaucoup plus disponibles, souvent moins chers et l’hiver a son charme aussi. Même si un mariage en hiver peut effectivement avoir un peu plus de charme à la montagne qu’en Bretagne (rires). Mais là-bas il n’y a pas de golden hour ! Le soleil est caché par la montagne. 

Je kiffe faire de la vidéo de mariage. Je fais ça à plein temps depuis 2018 et je ne me lasse pas du tout. Mais c’est un travail très fatigant : comme les photographes on est là toute la journée, on n’a pas droit à l’erreur... et c’est aussi ce qui est super excitant ! C’est de se dire que tu tiens entre les mains le souvenir de toute une vie pour deux personnes. Et puis il y a le feeling avec les couples, l’alchimie... 

Quand les mariés me contactent, j’essaie toujours d’échanger au moins par visio, et en vrai c’est encore mieux évidemment. Mais la situation des deux dernières années était un peu compliquée pour permettre l’échange en direct. Ils me contactent généralement un an à l’avance. Certains me contactent très tôt, deux ans avant le mariage, je préfère leur dire d'attendre un peu. Ensuite, pour réserver la prestation, on est sur du classique : signature de contrat et acompte. 

 
 

 J’ai plusieurs formules, qui diffèrent surtout par la durée du film qui sera rendu. L’une avec un film de cinq à sept minutes, l’autre avec une version courte (trois à cinq minutes) ainsi qu’une version longue de vingt à trente minutes. Dans les versions longues que je propose, c’est un montage chronologique, avec la journée qui défile. Sur une version moyenne, j’ai tendance à casser la chronologie, jouer avec les images, casser la narration, c’est aussi ce qui demande le plus de travail : trouver le bon moment, les bons mots. Mais c’est ce que je trouve cool : pouvoir leur fournir un film qui va sortir de l’ordinaire... et essayer de leur tirer la larme ! (Rires

La plupart du temps je travaille tout seul, mais il arrive qu’ Élo m’accompagne pour me donner un coup de main : elle est formée à la vidéo, elle est graphiste de formation donc elle a l’œil, elle sait cadrer... alors quand ils sont très nombreux c’est pratique. Ça permet de répartir les tâches, d'avoir deux points de vue différents, d'être mobiles.

J’ai eu des bases techniques en vidéo mais la créativité, ça se développe différemment, c’est lié au feeling, à la culture. Je regarde énormément de séries et de films, et quand il y a une chose que je ne sais pas faire je regarde un tuto sur Youtube, je me forme sur des logiciels de montage. J’ai appris la technique sur des tournages mais c’est aussi grâce à l'expérience sur le terrain qu'on se rend compte de ce qu'on peut améliorer. Et le style évolue, le montage change, la colorimétrie change... en bien heureusement, je crois ! (Rires) Dans ma famille il y a une grosse fibre artistique, tout le monde est musicien. Ils ne sont pas professionnels mais tout le monde fait beaucoup de musique. Moi, j’ai fait du piano pendant dix ans. Et j’ai arrêté parce que je ne suivais pas les partitions, j'avais envie de le faire à l’oreille, à ma sauce et ça ne plaisait pas à mes professeurs ! (Rires) Je pense qu’avoir fait de la musique ça sert énormément dans la vidéo, ne serait-ce que pour le rythme. 

 
 

Je me vends comme vidéaste “rock’n love” (rires) : j’ai envie qu’il y ait de l’émotion, mais s’il y a du bordel sur le dancefloor je vais être le premier à me jeter dedans et faire des plans qui vont bouger dans tous les sens. C'est aussi comme ça que je conçois la vidéo de mariage. Je pense que j’ai une approche “docu-ciné” : j’essaie de faire des beaux plans, surtout durant la session couple, pour avoir quelque chose de très “cinéma”, très classe, mais je suis en mode documentaire toute la journée. J’essaie de capter les petites choses, les petites anecdotes. Je suis au cœur de l’action, et ça je pense que c’est hérité de mon passé de journaliste. 

Sur un mariage, un des témoins était médecin urgentiste, il était en train de mettre le nœud pap’ du marié, et lui dit : “Tu sais que la dernière fois, aux urgences, j’ai recousu un scrotum ?” et il raconte l’anecdote. Ça, je pense que beaucoup de vidéastes ne le garderaient pas, moi je trouve ça trop drôle et trop cool à mettre dans la vidéo. (Rires) Évidemment, je sais aussi avec quels mariés ça peut passer ! Avec d'autres je ne le ferai pas. Mais j'aime bien ce genre de situation un peu cocasse, et puis je raconte ce qu’il se passe. J’aime bien filmer les détails, la décoration, etc. Probablement parce que je me suis marié et je sais le temps qu’on y passe. Je pense que c’est un vrai plus de savoir tout ce qui a été préparé en amont. 

Si je devais conseiller les futurs mariés, je dirais qu’il faut qu’il y ait quelque chose qui se passe entre le prestataire et les mariés. On le sent tout de suite si le feeling ne passe pas. S’il n’y a pas cette petite alchimie, ça va être plus compliqué de passer la journée ensemble. Moi, je me sens investi pour tous les mariés, quand il y a une très bonne entente, ça facilite grandement la communication et les échanges. Concernant le style du vidéaste, je pense qu’il faut que les mariés choisissent quelqu’un qui leur ressemble, en fonction de ce qu’ils souhaitent. Certains vidéastes peuvent être très doués pour faire des films courts, d'autres sur des films longs. Il faut surtout demander à voir plusieurs films, et ne pas se contenter de ce qui est partagé sur les réseaux.” 


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Marions-Nous dans les Bois - Vidéaste de mariages

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