Délicate Alchimie - Wedding Planner

Rencontre avec Céline Firganek

Délicate Alchimie Céline Firganek wedding planner Bretagne

Après l’obtention d’une licence en histoire de l’art, Céline quitte les bancs de l’université pour entrer dans le monde du travail et suit les différentes opportunités professionnelles qui s’offrent à elle. À l’aube de la trentaine, elle en profite pour faire le point sur ses compétences et ses envies. Une chose est certaine : elle ne veut pas être wedding planner ! Mais une rencontre coup de cœur va lui faire changer d’avis… En mars 2022, elle se lance officiellement comme organisatrice de mariage en Bretagne !

Ceux qui l’ont déjà croisée le savent : Céline est solaire et véritablement chaleureuse ! Nos échanges sont ponctués de ses éclats de rire. Si vous êtes en quête d’une wedding planner expérimentée, à la bonne humeur communicative, elle est sans aucun doute la personne qu’il vous faut.


« Je suis arrivée à Rennes pour commencer mes études en histoire de l’art. J’avais pratiqué les arts plastiques pendant plusieurs années avec un professeur passionné, ça me semblait naturel d’en découvrir un peu plus. J’ai adoré ma licence, j’apprenais beaucoup de choses, mais j’ai moins aimé ma première année de master qui était surtout consacrée à la rédaction du mémoire, j’ai donc préféré arrêter.

En parallèle, comme de nombreux étudiants, j’avais commencé à travailler chez McDo, et lorsque j’ai stoppé mon master, mon directeur m’a proposé de passer manager. Je suis alors entrée pleinement dans le monde du travail, et il était difficile pour moi d’imaginer repartir sur le chemin de la fac.

Ce rôle de manager a été une véritable révélation, j’ai appris énormément sur le travail, sur les autres et sur moi-même, ça a été vraiment enrichissant.

Je ne pouvais pas rêver mieux comme première expérience professionnelle, on s’entendait tous très bien et on évoluait dans une ambiance bienveillante.

Aujourd’hui, en revanche, je ne suis pas sûre que je pourrai suivre ce rythme (rires). Disons que c’est bien quand tu es jeune ! Sur les gros rushs, je pouvais gérer entre 30 et 40 personnes ; il fallait faire attention aux chiffres, mais aussi à la sécurité alimentaire, la bonne tenue du restaurant, etc. C’est une sacrée pression à 20 ans. En y repensant, avec du recul, je trouve ça fou !

J’y suis restée 3 ans. Puis j’ai eu la sensation d’avoir fait le tour, j’ai eu un job alimentaire pendant quelque temps et puis on m’a donné une belle opportunité : une de mes amies voulait ouvrir un Columbus Café au Mans, et souhaitait que je la suive pour être sa directrice adjointe. 

J’ai accepté sa proposition, même si je venais tout juste de rencontrer Roman, qui est aujourd’hui mon mari (rires). Mais le temps de trouver le local, de faire les formations et de lancer l’activité, il s’est passé plus d’un an, et depuis j’avais emménagé avec Roman. Je suis donc partie au Mans, c’était un peu compliqué, mais on arrivait à se voir régulièrement.

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Encore une fois, c’était une expérience très intéressante. Elle m’a vraiment impliquée dans toutes les étapes : le choix du local, l’ouverture du magasin, etc. Et j’ai suivi des formations à Paris comme si j’allais devenir directrice. J’y suis restée un an et demi et puis j’ai eu envie de retrouver mon mec à Fougères !

J’ai été embauché dans une boutique de vêtements en plein centre-ville où j’ai été conseillère de vente pendant presque 6 ans. J’aimais beaucoup travailler là-bas, c’est un magasin familial, avec des clients réguliers. On prenait le temps avec chacun, donc de chouettes relations se créaient.

Et puis, à 30 ans, j’ai réalisé que j’étais dans la vie active depuis déjà 10 ans, mais que je n’avais jamais vraiment choisi ce que je voulais faire, j’avais toujours suivi des opportunités. J’ai décidé d’entamer un bilan de compétences et le premier rendez-vous a été fixé… durant les premiers jours du confinement (rires) ! On l’a maintenu en visio et pour moi, ça a été une période très positive : j’ai eu le temps de me poser, de réfléchir et de faire le point.

Mon conseiller a rapidement évoqué le métier de wedding planner… et rapidement je lui ai dit non (rires). J’y avais pensé quelques années auparavant, mais je ne me trouvais pas assez mature pour ouvrir mon entreprise. Puis ça faisait plus de 10 ans que je travaillais tous les week-ends, pour moi c’était fini… (rires).

J’ai réfléchi à d’autres professions, notamment le fait de proposer des audits pour amener les entreprises vers une démarche plus écoresponsable. J’en avais contacté plusieurs, mais c’est un métier encore peu reconnu, car il n’y a rien d’obligatoire au niveau des lois. Puis il fallait reprendre des études de malade (rire), genre un master en chimie… et ça ne me correspondait pas du tout !

La personne qui m’accompagnait sur le bilan de compétences m’a alors relancé sur l’idée du métier de wedding planner et m’a suggéré d’appeler quelques professionnel.les pour discuter de l’activité et la découvrir. J’en ai contacté plusieurs, dont Gaëlle Cahoreau, et là : gros coup de cœur ! On est restées une heure au téléphone, elle a pris le temps de répondre à toutes mes questions sans aucun tabou, autant sur les aspects positifs que sur les difficultés qu’elle a pu rencontrer. Et finalement, ce métier regroupait plusieurs choses que j’aimais : la gestion d’équipe, l’organisation, la gestion du stress, etc. Ce sont des compétences que j’avais déjà acquises avec mon expérience professionnelle. Gaëlle m’a également parlé de la formation qu’elle proposait et j’ai décidé de la suivre ! Elle me paraissait plus complète et donnait l’opportunité de faire des stages sur le terrain.

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J’ai fini par quitter mon travail à la boutique en fin d’année 2021 et j’ai officiellement lancé mon activité en mars 2022. La première année, j’ai eu beaucoup de chance, car deux wedding planners formées par Gaëlle étaient enceintes et avaient besoin de quelqu’un pour gérer la coordination des jours J. Ça m’a permis de mettre un pied dans le métier de façon progressive. Moi je n’avais jamais fait ça, mais elles avaient confiance (rires) ! Et Gaëlle me plaçait sur des doublons : elle avait déjà tout préparé et moi je m’occupais du jour J. De mon côté, j’avais aussi signé deux mariages. C’était parfait pour commencer et surtout très formateur.

Ensuite, j’ai rapidement validé les premiers contrats pour 2023. Et je continuais à être suivie par Gaëlle, qui renvoie ses prospects aux personnes qu’elle a formées quand son agenda est complet, donc ça peut aller assez vite. Une grande partie des couples que j’accompagne sont dans le Morbihan et le Finistère, j’en ai assez peu autour de chez moi. Mais c’est chouette, ça permet de voir autre chose ! Et j’aimerais bien me développer un peu vers la Normandie, surtout dans la Manche, car je viens de Cherbourg.

En 2023, ma saison a commencé en mai pour finir fin septembre, c’était intense. L’année prochaine, je me réserve une petite pause, c’est nécessaire aussi pour tenir. Organiser un mariage d’hiver me plairait beaucoup, pour changer d’ambiance. Il y a des lieux qui ont de grosses cheminées et qui se prêteraient complètement à quelque chose d’un peu cocooning, pour jouer le jeu à fond. Il y a de plus en plus de célébrations hors saison, ce qui a son charme et ses avantages : déjà, il n’y a pas la pression de la météo puisqu’on sait qu’il fera froid (rires), donc ça sera planifié principalement en intérieur. J’adorerai ça !

Généralement, les mariés me contactent parmi les tout premiers prestataires. Parfois, ils ont déjà réservé le lieu, fixé la date de l’événement et même repéré des professionnels qu’ils aiment bien. Mais la plupart du temps, ils m’appellent, car ils ne savent pas par où commencer : et c’est mon rôle justement ! 

Lorsque je les accompagne dès le début, ça permet aussi de s’adapter au budget et de bien caler les choses, c’est plus simple pour la suite. Quand ils n’ont pas encore trouvé de lieu de réception, ils me donnent un créneau et la date sera déterminée par la disponibilité du domaine choisi.

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Le premier contact se fait par téléphone, par mail ou même par Instagram. J’aime bien quand les mariés se présentent un peu, racontent leur histoire, fournissent quelques infos sur le nombre d’invités, le lieu s’ils l’ont réservé, etc. Je trouve toujours ça plus intéressant et sympa qu’une demande de tarif (rires), ça permet de mieux comprendre le couple. 

Je leur propose un rendez-vous d’environ 1 heure pendant lequel on discutera de leurs envies, du mariage dont ils rêvent. Ce temps d’échanges, c’est l’occasion d’apprendre à les connaître, mais aussi de savoir si je suis la wedding planner qui leur convient. Ensuite, je reprends tout ce qu’on s’est dit et je leur envoie un « livre de projet » avec un budget afin qu’ils puissent se projeter. Les dépenses ne sont pas détaillées, mais ça leur donne une idée de la somme nécessaire pour organiser ce qu’ils ont en tête. Et ça permet une vision réaliste. Souvent, je propose même deux budgets : celui qui correspond à leurs envies, et ce qu’ils peuvent s’autoriser avec celui qu’ils ont fixé.

C’est quelque chose que j’envoie avant la signature de contrat. C’est beaucoup de travail pour moi, mais c’est un choix : je ne veux pas signer si on n’est pas d’accord sur ce point, car c’est à moi de le gérer ensuite, et même si je m’adapte au maximum, je ne peux pas faire de miracle !

Je présente systématiquement des professionnels qui rentrent dans le budget des mariés. S’ils veulent quelqu’un d’autre parce qu’ils ont eu un coup de cœur, il faudra peut-être réduire les dépenses sur un autre poste ou augmenter l’enveloppe. Mais c’est toujours leur décision. Pour moi, c’est une base très importante. Il est déjà arrivé que de futurs mariés me contactent avec des moyens assez limités, j’ai préféré être transparente en leur conseillant de se passer des services d’une wedding planner afin de garder de l’argent pour des prestataires plus essentiels.

Une fois que le contrat est signé, si ça n’a pas encore été fait, on cherche le lieu en premier pour bloquer une date. Sans cela, on ne peut sélectionner aucun autre prestataire. Ensuite, on réserve en priorité le traiteur, le photographe, le vidéaste. Il ne faut pas tarder non plus à booker une maquilleuse-coiffeuse, car il n’y en a pas tant que ça. Pour ce qui est de la décoration, du wedding cake, du feu d’artifice, etc., il y a un peu moins d’urgence sauf s’ils ont quelqu’un de précis en tête. 

En tant que wedding planner je suis tributaire à la fois des prestataires pour qu’ils envoient leur devis puis leurs contrats, mais aussi des mariés pour qu’ils prennent une décision. Il y a beaucoup de relances, des deux côtés (rires). On est vraiment le tampon entre les professionnels et les mariés, mais ce sont bien les couples qui signent, pas moi !

Je propose toujours une petite scénographie, qui sera plus ou moins aboutie s’ils font appel ou non à une décoratrice. Si les mariés choisissent de confier la tâche à une décoratrice, je prépare une ébauche que l’on retravaillera ensemble. Dans le cas contraire, le projet de scénographie sera plus approfondi, car ça sera notre base pour la location et les achats. C’est important pour ne rien oublier !

Pour ma part, je ne loue pas de décoration, ce n’est pas du tout mon métier. En revanche, je m’occupe de la mise en place s’il n’y a pas de wedding designer. Je viens toujours accompagnée, que ce soit par un stagiaire, un(e) collègue ou parfois même mon mari ! Je gère l’installation le vendredi et lorsque j’arrive le samedi, normalement tout est prêt. Il peut y avoir quelques ajustements nécessaires sur la déco, des petites choses à finir comme la disposition de la papeterie par exemple, mais ce sont des détails. 

Le jour J, je suis présente pour la coordination de l’événement. Et selon les options, je reviens le dimanche ! Quand c’est le cas, je remets de l’ordre avant le retour des mariés et de leurs convives. C’est souvent une journée qui nous laisse un peu plus le temps de discuter. Une fois que ma prestation est terminée, il nous reste encore quelques échanges pour les dernières factures à régler. 

Certains couples m’envoient des nouvelles de temps en temps. On partage un chouette moment ensemble, en tant que prestataire de mariage on fait partie d’un jour particulier et important de leurs vies. Dès lors que cet instant est passé, le quotidien reprend son cours !

Je propose 3 types d’accompagnements, qui comprennent tous la même base (recherche de prestataires, créations d’outils partagés, suivi du budget, etc.), mais se différencient par des prestations plus ou moins approfondies : la durée de ma présence le jour J, l’organisation du brunch, la supervision de la papeterie, etc. Par exemple, selon la formule choisie par les mariés, ma prestation peut s’arrêter à la fin du cocktail, au début de la soirée dansante ou après le retour de noces du dimanche et la désinstallation. Quand ils optent pour la formule complète, je fournis également une liste d’hébergements pour les convives, je m’occupe des réponses aux faire-part, et je me charge de la désinstallation.

Aujourd’hui, je suis très contente d’avoir choisi ce métier, je n’ai vraiment aucun regret. Pas même sur le fait d’avoir ma propre entreprise, bien qu’il y ait des moments de stress, de doutes et de petites galères. J’adore plein de choses ! Il y a deux facettes dans l’activité de wedding planner : l’hiver, c’est surtout de l’organisation, il faut que tout soit bien ficelé, bien agencé pour que ça se passe le mieux possible le jour J. Et l’été, c’est principalement du terrain, c’est beaucoup plus physique. Il y a un véritable aspect relationnel qui est hyper intéressant, on rencontre énormément de monde. J’aime faire la connaissance de plein de gens différents, d’horizons différents, de métiers différents, c’est hyper cool. Et j’aime aussi la collaboration avec les prestataires, c’est extrêmement important, car on est amenés à se croiser très régulièrement. S’il y a un couac, il faut qu’ils sachent qu’ils peuvent compter sur moi, et vice versa ! Je trouve ça super d’avoir cette relation.

J’ai toujours exercé des métiers dans lesquels j’étais en permanence au contact de la clientèle, désormais je travaille beaucoup depuis chez moi donc ça n’a rien à voir. C’est quelque chose qui peut me manquer au quotidien, mais grâce à Gaëlle on a un groupe avec lequel on échange régulièrement, y compris sur nos doutes. Et c’est vraiment cool. Par contre, mes potes et ma famille ne comprennent pas toujours ce que je fais (rires) !

Je pense que le métier a beaucoup évolué depuis une dizaine d’années, notamment sur le rôle que peut avoir une wedding planner. On me contacte souvent pour gérer la décoration et c’est quelque chose que je ne fais pas du tout. C’est un métier qui se transforme et se spécialise de plus en plus, car les mariages peuvent être très différents en fonction de chacun. Je trouve qu’il y a de plus en plus de mariés qui ont seulement envie de partager un bon moment avec leurs proches et leurs potes. Parfois, ils sont déjà passés à la mairie avant et ils se retrouvent juste pour faire la fête !

Le conseil que je donnerai à des futurs mariés ? Hormis celui de prendre une wedding planner (rires), ce serait de ne pas avoir de regret sur leurs choix ! De s’écouter et de se marier pour soi, de ne pas écouter les avis de tout le monde. 

C’est important de ne pas avoir de regret : d’avoir fait quelque chose ou de ne pas l’avoir fait. C’est ce que je dis souvent pour le budget par exemple, certains sont prêts à dépenser énormément en se disant « on ne se marie qu’une fois », mais il faut savoir rester raisonnable aussi pour éviter de se dire des années plus tard que c’était n’importe quoi. Se marier pour soi, c’est un vrai conseil ! Il faut se faire plaisir en étant droit avec soi-même ! »


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