La Pétillante - Wine Truck
Rencontre avec Ludivine Martin
Avant de créer son wine truck, Ludivine travaillait déjà dans l’univers du vin. Caviste, elle a passé plusieurs années à affiner ses connaissances, à conseiller, à transmettre. Puis l’envie de liberté se fait sentir : réinventer sa manière de partager ses découvertes, et surtout, remettre du lien — du vrai — au cœur de son métier.
C’est ainsi que naît l’idée du bar à vin itinérant : La Pétillante. Un camion aménagé où les bouteilles voyagent autant que les sourires, pensé pour les mariages, les marchés, et toutes les belles occasions. Un projet à son image : chaleureux, spontané, et exigeant à la fois. Ludivine y propose une sélection de vins bios, nature, vivants, vibrants. Elle aime raconter les vigneron·nes, proposer des cuvées qui sortent des sentiers battus, et créer ces instants suspendus où les invité·es trinquent, discutent, rient… avant même que la soirée ne commence vraiment. Elle redonne à la dégustation son essence première : le partage.
Aujourd’hui, elle sillonne les routes de Bretagne à bord de son camion, apportant avec elle une atmosphère conviviale et décontractée à chaque événement. Dans cette interview, elle revient sur son parcours, ses choix, son virage professionnel, son amour du vin, et ce plaisir simple : aller à la rencontre des gens autrement, et faire pétiller les mariages !
© Mathieu Alemany
De la salle de classe à l’Amérique du Sud : les détours d’une passion
« Plus jeune, je voulais être vétérinaire. Ou journaliste. (Rires) Mais pour faire vétérinaire, il fallait passer un bac S, et ce n’était vraiment pas pour moi. Alors j’ai choisi un bac L, puis je me suis orientée vers un BTS hôtellerie-restauration à Dinard. C’était une école assez réputée, et le cadre me convenait bien. Je préférais ça plutôt que d’aller me perdre dans une licence à Rennes entre deux soirées avec mes copains. (sourire)
Pendant ces deux années, j’ai appris énormément de choses. On faisait des stages de quatre mois, ça m’a donné une vraie ouverture d’esprit. C’était intense, mais également super formateur. Et comme on pouvait choisir nos destinations de stage, j’ai opté pour le soleil : direction l’Espagne ! (Rires) Contrairement à d’autres, je ne rêvais pas de grandes maisons ou d’étoilés Michelin. Je voulais apprendre, mais aussi profiter un peu. Finalement, ce sont ces expériences de terrain qui ont commencé à dessiner les contours de mon projet.
À la fin du BTS, je savais que je souhaitais travailler dans le vin. Mais j’hésitais encore sur la voie à choisir. Il y avait plusieurs options : licence pro, école de commerce, sommellerie… Alors je suis partie en voyage, en sac à dos, avec des amis. On visait l’Amérique du Sud, pour 4 ou 5 mois. À la base, on voulait bosser dans les vignes. Et puis… pas du tout ! (Rires)
On avait prévu un itinéraire : Chili, Bolivie, Pérou, Argentine. Finalement, on a vu le Chili, le Pérou et la Colombie. Il y avait quelques étapes qu’on tenait à faire, comme le Machu Picchu ou la Colombie, mais le reste se décidait au fil du périple, on improvisait. C’était génial. On se laissait porter par les rencontres, les bons plans qu’on nous soufflait en route. On se déplaçait en bus ou en stop, on dormait en tente ou en auberge de jeunesse.
Quand tu fais un voyage comme ça, tu reviens vraiment changée. Tu grandis, tu prends du recul sur pas mal de choses. Et puis je suis rentrée en France… en février. (Rires) Mais j’étais contente !
Trouver sa voie, verre à la main
Après le BTS, j’ai postulé pour une école de commerce — j’ai été prise, mais très vite, je me suis rendu compte que ce n’était pas ce que je cherchais. Et puis je suis tombée sur une formation de caviste. C’était exactement ce qu’il me fallait : un lien direct avec le vigneron, le terroir, les histoires derrière chaque bouteille. On est un peu les libraires du vin ! (Rires) On est là pour conseiller, bien sûr, mais aussi pour raconter les parcours, les choix de culture, les engagements.
Le vin, c’est passionnant, ça englobe tellement de sphères différentes : la météo, l’exposition des parcelles, la géologie, la géographie, le végétal, le type d’agriculture… Et ça, ce n’est que la partie agricole ! Ensuite vient la transformation, la fermentation — c’est de la chimie, presque de la magie. On part d’un fruit pour créer un vin qui peut, parfois, traverser les siècles. Je trouve ça fascinant.
Cette formation en alternance a duré deux ans. Je suis restée travailler dans la même cave pendant un an, puis j’ai eu envie de créer quelque chose à moi, avec un format différent de la cave classique. Dès ma première année de formation, j’avais eu l’idée d’un wine truck, mais je l’avais rangée dans un coin de ma tête.
Quand j’ai décidé de me lancer, j’ai contacté plusieurs cavistes itinérants pour discuter du métier… ils arrêtaient tous ! (Rires) Mais ça ne m’a pas découragée, je me suis nourrie de leurs retours d’expérience pour en faire une force. C’était hyper précieux et enrichissant.
Il a fallu trouver un camion assez grand — j’y propose aujourd’hui plus de 200 références de vins, mais aussi des bières et des cidres. J’organise des ateliers de dégustation, je fais des marchés, je diversifie mes activités. En hiver, je prépare la saison événementielle, et décembre est un mois très chargé avec les commandes d’entreprises. Je travaille toute l’année !
Un wine truck au coeur du mariage
Sur les mariages, je peux intervenir de deux façons. Soit en tant que caviste classique, pour créer les accords mets et vins du repas. Soit avec le wine truck, pour le vin d’honneur — et là, je m’occupe du service, seule ou avec une équipe selon le nombre d’invités. Je propose deux vins, en plus du champagne ou du crémant choisi par les mariés. Et j’adore ces moments d’échange avec les invités ! Certains collectionnent les capsules, d’autres posent des questions sur les cépages… C’est un moment de partage et de découverte, pas juste du service.
Je peux aussi rester toute la soirée. De plus en plus de mariages sont organisés dans des maisons de famille, avec une ambiance un peu festival, un foodtruck… Dans ce cas, le wine truck est un super complément ! On peut imaginer une carte avec cinq ou six vins, et les invités viennent déguster au fil de la soirée. C’est convivial, détendu, les gens prennent leur temps.
Parfois, les mariés savent exactement ce qu’ils veulent. D’autres fois, ils découvrent le concept en me contactant pour une simple carte des vins — et optent finalement pour une prestation complète avec le camion. Tout dépend du budget, mais aussi de la configuration de la réception. Pour un repas assis en salle, ce n’est pas toujours approprié. Mais pour un format plus libre, avec finger food et ambiance guinguette, le wine truck fait parfaitement sens. Je suis totalement autonome, il me faut juste une prise électrique.
J’ai différentes gammes de tarifs, donc je peux facilement adapter les sélections aux budgets. Je propose des champagnes, crémants, des vins de toute la France, y compris des vins oranges pour les curieux, mais aussi des bières artisanales et des cidres gastronomiques — j’adore ça, il y a des accords fabuleux à faire avec !
Quand les mariés privatisent le wine truck, on organise toujours une dégustation. Je leur fais une pré-sélection selon leurs envies, le menu, le budget, et on goûte ensemble quatre ou cinq vins. Chaque événement a sa propre sélection, en fonction de mes découvertes de l’année, du stock… Ça me permet de renouveler les plaisirs, et de proposer une expérience vraiment unique.
J’interviens aussi sur des mariages surprises, c’est toujours très chouette ! C’est plus détendu, plus spontané. Et comme chaque prestation demande beaucoup de préparation, j’en réalise une dizaine par saison, partout en Bretagne. Il n’y a pas de limite d’invités, je peux m’entourer d’une équipe si besoin.
Des vignerons aux mariés : une sélection sur mesure
J’ai 250 références de vins, je connais les vignerons avec lesquels je travaille, je suis allée découvrir plusieurs domaines. Et puis j’ai à cœur de collaborer avec des gens qui respectent l’environnement. Il y a un réel échange humain, ce sont des petites structures, la plupart font moins de 20 hectares, et c’est ce que j’ai envie de mettre en valeur.
En janvier, j’ai pris des vacances et j’en ai profité pour aller voir quelques vignerons dans le sud de la France. Et puis c’était la période des salons, donc c’est aussi comme ça que je fais mes sélections. J’adore aller sur place, prendre des photos, les montrer ensuite à mes clients, leur partager des anecdotes. Il y a une vraie histoire derrière chaque bouteille.
De plus en plus de vignerons se sont établis en Bretagne, puisque, depuis 2016, ils ont l’autorisation de s’installer hors région AOP. Je travaille notamment avec le domaine Tizh à Locmiquélic. Il y en a de plus en plus, c’est encore le début, mais c’est prometteur !
Tous mes vins sont au minimum bio, et pour ceux qui veulent, il y a des vins naturels. Lors d’un mariage, je veille à proposer des vins accessibles, qui plaisent au plus grand nombre, tout en restant fidèles à mes engagements. Je m’adapte toujours à la demande. Je peux aussi servir des planches de fromages et charcuteries, en partenariat avec des producteurs locaux bio, et des softs, comme de la citronnade maison ou du jus de pomme artisanal.
Et puis j’aime m’entourer : je travaille souvent avec la traiteur Margot Hamonic. On a une approche semblable, donc c’est vraiment pertinent de collaborer. Elle me transmet son menu, je fais une proposition de vins aux mariés et je livre directement chez elle. Quand on a des mariages en commun, on organise les dégustations ensemble : les mariés goûtent les plats et les vins le même jour. Trouver les bons accords, c’est un vrai défi et c’est hyper intéressant, surtout avec une cuisine aussi riche en saveurs que celle de Margot !
Et c’est tout ça que j’ai envie de transmettre, que ce soit dans ma sélection ou dans mes prestations.
© La Pétillante
De l’audace, du lien, et beaucoup de passion
J’adore ce que je fais. Les mariages, ce sont vraiment de beaux moments. C’est joyeux, festif, humain. Je découvre des lieux incroyables, je travaille avec d’autres prestataires, je ne suis jamais seule dans mon coin. Et ça, c’était important pour moi : rencontrer du monde, créer du lien.
Je suis aussi contente de proposer quelque chose d’un peu différent, qui sort des sentiers battus. C’était un pari au départ ! Et puis ça inspire. Il y a des gens qui viennent me poser des questions, qui envisagent de se lancer. Je trouve ça chouette. Bien sûr, ce n’est pas un métier facile : il faut être très investi, bien connaître les produits, les terroirs, les enjeux. On ne fait pas ça par hasard.
Aujourd’hui, beaucoup de vignerons se remettent en question, notamment sur les pratiques environnementales. Le paysage évolue. Et puis il y a de plus en plus de femmes dans le milieu, même si ça reste un défi quand on débute. Dans les Côtes-d’Armor, on n’est pas très nombreuses !
Enfin, si j’avais un conseil à donner aux futurs mariés, ce serait de ne pas négliger la qualité du vin pour accompagner le repas ! C’est un indispensable, ça fait partie de la fête. C’est un produit social, qui rassemble les gens. Mais c’est aussi un produit festif, alors si le vin n’est pas bon… ça se sent tout de suite ! (Rires) »
Les prestataires recommandés par Ludivine
Margot Hamonic : Traiteur. « Évidemment ! »
Les Sardines à la Plage : Traiteur. « Ce sont des copains restaurateurs à Lancieux. Ils cuisinent des produits locaux et font aussi traiteurs ! »
Charles Crisinel : Photographe.
Roxane Beaufils : Photographe.
Le Grenier Botanique : Fleuriste.
Nature et Sens : Fleuriste.
Château de la Guyomarais : Lieu de réception. « C’est à Saint-Denoual, le lieu est très sympa ! »
Anim’ Prestaloc’ : Location mobilier et décoration. « Alexis est très cool, très pro ! »
Y.Brown : Créatrice de robes de mariée.
L’Homme par Lecointre : Costumes de mariés.
E.B Créations : Coiffeuse. « Elle est géniale ! »
J’irai jouer chez vous : Jeux en bois. « Il fabrique lui-même des jeux en bois et il fait l’animation. Il est incroyable ! J’ai participé à une soirée avec lui, il est hyper rassembleur, c’est génial ! »
GK Pyrotechnie : Feux d’artifices.
La Pétillante - Cave à vins itinérante dans les Côtes d’Armor
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