Le Grenier Botanique - Fleuriste

Rencontre avec Isabelle Rannou

Dès son plus jeune âge, le parcours d’Isabelle est tout tracé : passionnée par la danse, elle entre au conservatoire après le collège. La désillusion la conduit à repenser ses ambitions et ses projets. Rapidement, les fleurs sont une évidence pour cette amoureuse de la nature ! Elle suit alors les formations nécessaires pour exercer le métier de fleuriste. Aucun doute, elle est dans son élément et s’épanouit véritablement... tout en étant déjà consciente que l’approche enseignée lui correspond peu.

Les rencontres et les expériences professionnelles auprès de fleuristes animées par l’envie d’innover la mettent peu à peu sur la voie qui doit être la sienne.

Isabelle crée le Grenier Botanique et installe son atelier près de Rennes, en pleine nature. Membre du Collectif de la Fleur Française et motivée par une démarche écoresponsable, elle privilégie le circuit court et les fleurs de saison en se fournissant auprès de producteurs locaux.

Elle accompagne avec passion et bienveillance les futur.es marié.es dans l’élaboration de leur décoration florale. Souriante et très douce, Isabelle est encore un petit coup de cœur !

Fleuriste mariage Rennes Le Grenier Botanique

Reportage photo par Mathieu Alemany


De la danse aux fleurs, un attrait pour l’art et la nature

« J’ai commencé la danse toute petite, et je suis entrée au conservatoire après le collège. Mon avenir était tracé et je n’ai jamais envisagé de suivre un cursus classique. Je suis donc partie à Angers pendant 3 ans… et ça m’a complètement dégoûtée. C’est un milieu particulier, et c’était très intensif physiquement. Du jour au lendemain, j’ai annoncé à mes parents que je ne voulais plus y retourner. Sauf que j’avais toujours pensé que ma vie se construirait autour de la danse, je ne savais pas du tout ce que j’allais faire.

J’ai rencontré un conseiller d’orientation et très vite les fleurs ont été une évidence ! J’ai grandi à la campagne près de Saint-Malo, mon père et ma mère jardinaient beaucoup, j’ai baigné toute mon enfance dans les choses simples et naturelles. Auparavant, ma sœur cultivait ses fleurs pour en faire des tisanes. On a, l’une et l’autre, un véritable attrait pour l’art et la nature.

J’ai passé un CAP puis un BP, dans lesquels j’ai appris les techniques classiques de fleuriste : les fils de fer dans les bouquets, les accessoires décoratifs, etc. Mais c’était un style qui, déjà, ne me parlait absolument pas. Par contre, la formation me plaisait réellement et je savais que j’étais au bon endroit.

Dès le début, je voulais travailler dans le milieu du mariage. J’étais en apprentissage dans une toute petite boutique très sympa à Cancale, puis 2 ans dans une autre boutique charmante à Saint-Malo. On faisait quelques mariages et ça me fascinait. Même si l’activité n’était pas aussi développée qu’aujourd’hui, j’apprenais le métier auprès de quelqu’un qui avait envie d’innover et de proposer quelque chose de plus original et naturel. J’ai eu la chance de découvrir l’aspect ultra technique en formation et le côté très simple en boutique. D’ailleurs, je n’avais pas toujours des notes incroyables (rires). Mais ce sont des bases solides et j’utilise encore certaines techniques !

Fleuriste écoresponsable Rennes
Fleur française Rennes

« Hortense et Joséphine », l’atelier commun

Après mon diplôme, je suis restée à temps partiel chez cette fleuriste, tout en ayant un job alimentaire à côté. C’était très intense et j’ai fini par être épuisée. J’adorais la boutique et ma patronne, mais ça n’était plus tenable. Je me suis installée à Rennes avec mon conjoint et j’ai travaillé un an dans un commerce qui ne me correspondait pas du tout. Cela m’a permis de confirmer que ça n’était pas la façon dont je voulais exercer mon métier. Je commençais à avoir envie de créer mon atelier, sans avoir encore le courage de le faire.

Quelques mois après avoir quitté la boutique, je suis tombée sur l’annonce d’une fleuriste qui cherchait quelqu’un pour la remplacer, car elle était enceinte. On s’est rencontrées et ça a matché direct entre nous ! J’ai fait beaucoup de mariages cet été-là. Ça m’a confortée dans mon idée de me spécialiser dans ce domaine ainsi que d’avoir un endroit où recevoir les mariés, plutôt que sur un bout de comptoir en magasin.

En 2016, elle a vendu sa boutique et l’on a créé notre atelier ensemble dans le secteur de Saint-Malo : « Hortense et Joséphine ». On était très peu à proposer cette approche et j’ai la sensation que le milieu du mariage s’est développé au même moment, avec l’arrivée de wedding planners, de décoratrices indépendantes, etc.

Ça a très bien fonctionné, puis on a décidé de rendre l’atelier pour travailler chacune de chez nous et peut-être, plus tard, reprendre un local qui nous conviendrait davantage. On a gardé le nom d’Hortense et Joséphine, en nous répartissant les secteurs géographiques. Ça a marché comme ça quelques années, mais je suis tombée enceinte et le COVID ne nous a pas facilité les choses : les événements étaient à l’arrêt, avec de nombreux reports, etc.

Un nouvel atelier en harmonie avec la nature

Quand les mariages ont repris, j’ai travaillé de chez moi pendant 2 saisons. J’avais transformé mon salon en atelier dans lequel je stockais toutes les fleurs séchées. Je préparais les fleurs fraîches sur la table de la salle à manger, tout en suppliant mes filles au retour de l’école de ne pas y toucher (rires). Ça a fini par devenir compliqué ! Et puis je souhaitais cibler une clientèle locale, sans donner mon adresse personnelle, donc c’était délicat de communiquer sur mon activité. Je voulais proposer des ateliers pour les particuliers, et pour cela il me fallait absolument un endroit où les accueillir. J’avais aussi la sensation que pour faire évoluer mon entreprise, c’était une étape indispensable.

J’avais fleuri le très beau mariage de Marine et Hugo Roellinger à Cancale, qui sont très attachés à la nature, à la biodiversité. Ils ont des ruches, leurs propres potagers, et cultivent également des fleurs pour le restaurant. Ils souhaitaient que j’utilise les fleurs de leur jardin. C’est un mariage qui m’a énormément touchée et j’ai éprouvé un réel plaisir à travailler un produit qu’ils avaient cultivé avec amour et passion. Ça avait beaucoup de sens et ça m’a mise sur la voie de ce que j’avais envie de faire.

En cherchant un local, j’ai contacté la ferme brasserie Drao, au cas où : ils avaient justement un espace qui se libérait. Ça me correspondait bien, en plein milieu de la nature, je n’ai pas réfléchi très longtemps ! Je suis sûre que je ne suis pas arrivée là par hasard, je me dis qu’il y a forcément une raison pour que tout se soit passé si facilement, que tout se soit si bien aligné. En novembre 2023, je me suis installée dans mon atelier !

Maintenant, je communique beaucoup plus aisément sur les réseaux sociaux, sans avoir à me soucier que l’on aperçoive la cuisine de mes filles dans un coin de la photo (rires). Et c’est ici que je rencontre les futurs mariés et autres clients.

Fleuriste à Rennes

Des fleurs locales et de saison : une approche écoresponsable

J’ai d’abord travaillé avec une entreprise qui allait chercher les fleurs directement auprès des producteurs français et les livrait devant ma porte. Ça a été du pain béni pour démarrer ! Lorsqu’ils ont arrêté, il a fallu que je trouve un nouveau moyen de m’approvisionner, et j’ai voulu aller plus loin avec des fleurs vraiment locales. Aujourd’hui, je ne suis pas encore en 100 % local, cela reste trop compliqué, mais je tends réellement vers ce fonctionnement.

J’ai un producteur dans le sud qui est une valeur sûre pour certaines variétés, mais j’utilise en grande majorité des fleurs cultivées aux alentours de mon atelier. Et je suis très fière d’avoir déjà pu réaliser des mariages intégralement à base de fleurs locales !

Je n’ai aucun stock, je passe mes commandes pour les mariages et je sais que tout va être utilisé. C’est en flux tendu, mais c’est ainsi que je souhaite travailler, pour un côté pratique et écoresponsable, sans perte : je ne jette jamais rien. C’est une organisation ! Pendant mes 4 années de formation, on m’a appris à gérer les achats pour une boutique, mais pas à travailler de façon écoresponsable ni à me fournir directement auprès des producteurs plutôt que chez les grossistes.

J’explique aux mariés qu’en choisissant des fleurs locales, il faut s’adapter à la saisonnalité et que toutes les variétés ne seront pas forcément disponibles. Quand ils ont des exigences de fleurs, ça peut compliquer la tâche, mais lorsque j’ai juste des indications de couleurs c’est idéal. Je prends le temps de sensibiliser les gens à ce sujet, c’est comme pour les légumes ! Mais les personnes avec qui j’échange sont globalement touchées par cette démarche.

Certains futurs mariés me contactent parce qu’ils sont sensibles à mon approche, mes valeurs, et eux-mêmes souhaitent organiser une célébration écoresponsable. D’autres ont découvert mon travail sur les réseaux sociaux et c’est l’occasion de leur expliquer dès nos premiers échanges la façon dont je fonctionne. Ils sont toujours très enthousiastes !

Isabelle Rannou Le Grenier Botanique
Le Grenier Botanique

Un accompagnement personnalisé pour chaque mariage

On peut penser, à tort, que le tarif sera plus élevé, mais au contraire : les frais de livraison sont moindres, ce ne sont pas des fleurs importées depuis l’étranger. Pour réduire le budget fleur d’un mariage, mieux vaut prendre du local, de saison. Je suis membre du Collectif de la Fleur Française, qui impose d’utiliser 50 % de fleurs françaises, ce que je fais largement. D’ailleurs, on est de plus en plus nombreux, producteurs comme fleuristes. C’est un vrai travail de fond et de sensibilisation : plus les producteurs se lancent, plus les fleuristes ont de possibilités d’acheter local, c’est un ensemble, un travail commun. Si tout le monde joue le jeu, ça va continuer à se développer.

Quand les mariés me contactent, ils remplissent un formulaire avec les informations principales de leur événement, c’est une trame qui leur permet aussi de poser les choses. Il y a des éléments auxquels ils n’avaient pas pensé. Mais j’aime bien échanger de vive voix lors d’une rencontre ou d’un rendez-vous téléphonique s’ils sont loin. J’ai besoin d’avoir cet échange, je fais vraiment confiance à mes ressentis et je capte plus facilement leurs envies, leurs personnalités. Parfois, les mariés ne savent pas encore ce qu’ils veulent et ont besoin d’être plus accompagnés, tandis que d’autres arrivent avec un tableau Pinterest et 1000 inspirations (rires). Il y a aussi l’entre-deux, avec un simple moodboard, quelques coloris définis et un thème général. Lorsqu’ils viennent plus d’un an à l’avance, les projets peuvent évoluer. Moi j’aime bien quand on me donne une ambiance, une trame générale et qu’on me laisse carte blanche.

Après ce premier échange, je construis une proposition avec un devis, des visuels et un petit moodboard pour les aider à se projeter. J’aime bien que l’on en rediscute ensuite, je m’adapte vraiment à leurs besoins. Quand ils souhaitent qu’on se voie plus souvent pour être rassurés, car ils ont davantage de questions c’est complètement OK. Pour d’autres, on reprend contact quelques semaines avant le mariage pour bien valider les horaires et cadrer les choses, surtout sur l’aspect technique et logistique. Et je m’occupe de l’installation !

Dans ma démarche écoresponsable, l’objectif est que les compositions puissent être réutilisées au maximum : je prévois des vases pour que les bouts de banc de l’église décorent aussi le cocktail par exemple, les compositions à l’entrée de la cérémonie serviront pour le plan de table, etc. Pour les arches, j’essaie d’orienter vers des choses posées au sol pour pouvoir les déplacer et en profiter plus longtemps !

© Dorothée Buteau

Une collaboration basée sur la confiance et l’authenticité

Je conseille toujours aux futurs mariés de choisir leurs prestataires au feeling, au coup de cœur. C’est primordial, d’un côté comme de l’autre. Si ça ne passe pas, ce n’est pas possible. Pour ma part, je travaille beaucoup à la confiance, au ressenti. J’aime accompagner les gens pour être davantage qu’une prestataire. Très sensible, mon empathie naturelle me permet de comprendre les couples que j’accompagne et je suis persuadée que l’on peut transmettre beaucoup à travers les fleurs. Pour moi, bien plus que des décorations, elles sont le reflet de leurs personnalités.

J’aime toujours autant mon métier, et je suis contente de continuer à évoluer. Plaquer tout ce que j’ai appris, du jour au lendemain, pour repartir de zéro et tout remodeler à ma façon, c’était un peu effrayant sur le coup, mais ça me correspond beaucoup mieux. Je prends énormément de plaisir à travailler de cette façon. Le mariage rassemble beaucoup de choses : le relationnel, le côté créatif, l’aspect très humain de participer à ces événements forts, avec des couples adorables, des échanges hyper enrichissants. Mon rêve serait d’avoir ma propre petite production de fleurs, ça viendra peut-être un jour ! »


Les prestataires recommandés par Isabelle

  • Plume d’un Instant : Officiante. « Sandy est ultra humaine, elle est géniale. C’est la personne appropriée pour construire une cérémonie laïque et elle a un vrai lien avec les mariés. Elle est top ! »

  • E.B Créations : Coiffeuse. « Eugénie est un petit rayon de soleil, elle a tout le temps le smile. Et elle est très demandée ! »

  • Gwendoline Vialette : Photographe. « J’avais fleuri son mariage, avant qu’elle ne se lance à son compte en tant que photographe. J’aime le côté émotionnel qu’elle dégage. »

  • Dorothée Buteau : Photographe. « J’adore ce qu’elle fait ! »

  • Margot Hamonic : Traiteur. « C’est une évidence. Autant pour son travail que pour son énergie et sa personne, elle est top ! »

  • Pierre-Alain Mouton : Vidéaste. « J’adore sa façon d’intégrer l’histoire des mariés et d’aller au-delà du jour J. »

  • Blanc de Paon : Papeterie. Ker Ostara : Décoration. « J’englobe les 2, puisqu’elles travaillent ensemble. Elles sont top, ce sont de supers nanas et leur travail est incroyable. J’aime beaucoup ce qu’elles font ! »

  • Château de Beaussais : Lieu de réception. « Sophie est super ! Et le lieu est tellement beau qu’il n’y a pas tellement besoin de le décorer. »

  • Manoir de la Belle-Noë : Lieu de réception. « Les propriétaires sont adorables et c’est très beau, il y a beaucoup d’arbres et de verdure ! »

  • Les Jardins d’Arsène : Lieu de réception. « Le cadre est plus moderne et Mathilde se plie en 4 pour les mariés ! »

  • Claudine Création : Créatrice de robes de mariée. « Je suis archi fan de ses robes ! Je ne la connais pas personnellement, mais ça a l’air d’être une très belle personne, elle reste simple malgré son succès. »


Le Grenier Botanique - Fleuriste de mariage à Rennes

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