Rencontre avec Solène Barbot, fondatrice de Tentez.

Après des études de commerce et de marketing, plusieurs expériences à l’étranger et même un passage sur les podiums des concours de Miss, c'est à Dinan que Solène choisit de s'installer ! Animée d'un réel besoin d'action, elle décide que deux emplois ne la comblent pas entièrement et lance son propre projet. Dans un esprit “camping” haut de gamme, convivial et original, elle propose aux futurs mariés la location de tipis pour héberger leurs invités.

En dégustant des tapas, la dynamique Solène nous a raconté comment lui est venue l’idée de développer le concept du glamping* en Bretagne …

* Contraction de “glamour” et “camping”.

“Je viens de Vitré, et j’ai fait une partie de mes études à Rennes. J’avais commencé une prépa dans le commerce que j’ai abandonnée car ça ne me plaisait. J’ai continué avec un DUT Gestion des Entreprises et des Administrations. Comme je n’arrivais pas à me décider sur ce que j’avais envie de faire, j’ai toujours choisi des formations très générales. Je ne savais qu’une chose : je voulais partir à l’étranger ! C’est pour ça que j’avais choisi le commerce, c’était ce qui m’ouvrait le plus de portes. Je suis partie en Irlande pour des études de commerce international, ensuite j’ai étudié le marketing et je suis allée vivre un an et demi en Italie. J’ai vécu un peu en Espagne aussi ! Je suis rentrée en France et j’ai travaillé chez Veepee en tant que Responsable Merchandising, à Paris. C’est après cette expérience que je me suis dit qu’il fallait que je trouve ce qui me plaisait vraiment, où, au moins, que je me spécialise dans un secteur du marketing.

J’ai aussi participé à des concours de Miss, en Bretagne puis à Paris, parce que l’occasion s’est présentée et que l’expérience paraissait sympa. À chaque fois j’ai terminé première Dauphine, la place la plus frustrante ! (Rires) En 2019, je suis partie trois semaines à Tokyo pour représenter la France à l’élection de Miss Internationale, encore une fois c’était la possibilité de voyager et de faire de belles rencontres. Et puis je suis partie un an au Canada, en PVT, avec mon copain : on a eu la chance d’être tirés au sort tous les deux ! J’avais envie de voir autre chose, alors cette opportunité d’une dernière expérience à l’étranger tous les deux, c’était parfait. J’ai quitté mon poste chez Veepee et on s’est installés là-bas en février 2020...

On a trouvé un travail tout de suite en arrivant, et très rapidement tout le monde a commencé à débaucher à cause du Covid. Là-bas, c’est très simple de débaucher, on a eu énormément de chance de garder nos postes ! J’ai passé un an dans l’Ouest canadien, je travaillais dans une start-up de finances, sur la partie marketing. Quand je suis partie vivre à Montréal, ils m’ont gardée en télétravail, et m’ont suivie également lors de mon retour en France... malgré les huit heures de décalage horaire ! Le Canada était une super expérience, mais sur la fin le contexte du Covid a commencé à nous plomber le moral : si un membre de nos familles tombait malade, on risquait d’être bloqués là-bas. Donc on est rentrés en France, et on s’est installés à Dinan. On s’y est tout de suite sentis bien !

J’ai donc conservé mon job au Canada en télétravail, mais comme je souhaitais rouvrir aussi mes droits à la retraite et au chômage ici, j’ai trouvé un travail saisonnier en réception à Dinard. J'étais en pleine réflexion de reconversion car le marketing c'est très vaste, ce n'est pas ma passion et le fait d'être toujours en télétravail, ce n'est pas idéal. J'avais besoin de contact avec les clients. Mais maintenant je cumule les deux postes, et ça me plaît bien ! J’ai toujours fait plusieurs choses en parallèle, j’aime être active. Ça me convient complètement : plus j’ai de projets, plus ça me stimule!

Quand on s’est installés à Dinan, mon copain a commencé à travailler sur un projet d’ouverture de fromagerie... et j’ai eu envie de lancer mon propre projet aussi ! Mais en réalité, je n’avais pas du tout d’idée. (Rires) C’est le grand problème de ma vie : j’ai souvent eu l’envie de me reconvertir, mais je n’ai pas de réelle passion. En revanche, je suis une multi-passionnée, j’aime faire énormément de choses ! Et comme on se marie en 2022, j’avais déjà un beau projet pour m’occuper ! (Rires)

Pour notre mariage, justement, la question du logement s’est très vite posée ! On n’avait pas du tout considéré la capacité d’hébergement du lieu de réception et il n’y avait rien pour nous ni nos invités. On a pensé à plusieurs solutions, comme un bus qui ferait la navette vers un hébergement, etc. Mais on se marie pendant le pont de l’Ascension, alors tout est déjà complet depuis un an. On n’avait pas du tout anticipé ! (Rires) C’est là que je suis tombée sur les tentes de glamping, un concept qui est très populaire dans les pays anglo-saxons, comme l’Australie, le Canada ou les Etats-Unis.

Il y a quelques entreprises en France qui proposent ces solutions d’hébergement, c’était exactement ce qu’il nous fallait ! Et j’ai réalisé que c’était également quelque chose qui pouvait me plaire en tant que projet personnel : développer ce concept sans abandonner mes deux autres métiers. Quand j’en ai parlé à mon copain, comme j’ai tendance à avoir plein de projets que je ne fais pas aboutir, il m’a répondu : “Écoute je te croirai quand tu auras acheté les tentes !” (Rires) Alors, dans les jours qui ont suivi, j’en ai acheté huit ! Et j’ai commencé à travailler sur la question : le matériel nécessaire, la création d’un site, etc. Je ne voulais pas d’investir trop d’argent et, surtout, j’avais véritablement envie de me former sur ces questions. Je travaille dans le marketing mais j’applique mes connaissances pour d’autres personnes, c’est vraiment différent. Forcément, je ne peux pas me consacrer à ce projet à plein temps puisque je travaille à côté mais j’arrive à avancer au rythme que je veux...et j’adore !

Les tipis peuvent loger jusqu’à huit personnes, mais dans ce cas, il ne reste plus beaucoup de places pour les affaires. Ce que je conseille, c’est six personnes, maximum. La location de chaque tente comprend l’installation et le démontage ainsi que les matelas simples et les draps. Je propose une formule intermédiaire avec le linge de lit complet et deux matelas doubles, pour quatre personnes. Et la formule pour deux personnes, encore plus décorée... la tente des mariés, quoi ! Je laisse les tipis sur place pendant trois jours, du vendredi au lundi. Le sol est en toile et j'ajoute deux tapis qui recouvrent entièrement la surface pour un côté un peu plus douillet, plus cocooning. Elles font vingt mètres carrés au sol, c’est assez grand. En tout cas, c’est plus grand que l’appartement que j’avais à Paris ! (Rires)

Les tentes peuvent être installées un peu partout, mais c'est comme pour le camping, il faut un minimum de bon sens : le sol ne doit pas être rocailleux, il ne faut pas que ce soit en pente, éviter de les installer sous les arbres et en cas de vent trop fort, ça n’est pas possible, évidemment. Pour un confort optimal, en termes de températures, les tipis sont disponibles à la location de fin avril à fin septembre. Sinon, il peut vraiment faire trop frais. Je monte les tentes toute seule mais une aide de mon père ou de mon copain est toujours la bienvenue ! (Rires) Elles pèsent quand même trente kilos ! La toile est en coton étanche et thermorégulant. C’est un concept hyper populaire en Angleterre... donc ça résiste à la pluie sans problème. (Rires) Cela peut aussi être une solution d'hébergement pour des enterrements de vie de jeune fille, des baptêmes, des cousinades...tous les événements conviviaux en famille, ou entre amis !

J’ai bien envie, également, de proposer un brasero à la location : au Canada on faisait beaucoup de camping et de feux de camps, je trouve ça vraiment sympa. Après, cela dépend des autorisations selon les domaines, mais j’aime beaucoup ce côté convivial, pour moi c'est ça le mariage. C'est ce que je veux pour le mien : les meilleures soirées sont souvent celles où on reste dormir sur place, pour finir la soirée en beauté. Il y a un esprit colonie de vacances que j’aime beaucoup ! Et puis c’est sécurisant : il n’y a pas de retour à prévoir, pas de conducteur à trouver qui sera un peu moins dans le mood de la fête.

La volonté de proposer ce type d’hébergement s’inscrit aussi dans une réflexion éco-responsable : sur un mariage c’est souvent le transport qui a la plus grosse empreinte carbone. Les déplacements jusqu’au lieu de réception, les allers et retours des invités pour le retour de noces, etc. À terme, j’aimerai bien développer un système de douches et toilettes sèches, mais je vais voir déjà comment ça se passe la première année ! Et je commence à réfléchir à proposer un tipi pour les enfants, qui puisse faire salle de jeux, j’ai eu plusieurs fois ce type de demandes. Il y a plein de choses à faire ! Pour l’instant, je me concentre vraiment sur les événements comme les mariages car je ne veux pas m’éparpiller, mais ce concept peut également être intéressant pour des retraites de yoga par exemple.

Pour la saison 2022, j’ai déjà quelques demandes, j’ai envoyé plusieurs devis. Et j’ai participé au festival de mariage Yes I Broc pour faire découvrir les tipis aux futurs mariés. Le concept de cet événement me plaisait bien, c’est une approche vraiment sympa : avec des prestataires, mais également une brocante de décoration de mariage ! Et je pouvais y exposer mes tentes. Ça m’a permis de vérifier l’intérêt des mariés pour l’idée, et ça a beaucoup plu. Je suis très contente, mais pour l’instant je ne me mets pas la pression, si j’ai quelques réservations pour la saison à venir ça sera déjà super !”