Camomille - Fleuriste
Rencontre avec Camille Di Luca
Originaire de Normandie, Camille a d’abord entamé un cursus universitaire en psychologie avant de se réorienter dans l’objectif de devenir chasseuse de têtes. La réalité du métier et la passion du surf la rattrapent rapidement : elle part alors vivre dans le Sud-ouest où elle rencontre celui qu’elle épousera quelques années plus tard.
C’est pendant le confinement de 2020 que l’idée du métier de fleuriste refait surface. Après un déménagement en Bretagne, des formations et de premières expériences professionnelles dans des boutiques de fleurs : Camille est désormais installée dans le Morbihan. Elle y a ouvert son atelier et accompagne les couples dans l’élaboration de la décoration florale de leur mariage, en proposant des compositions à la fois modernes et gracieuses.
Camille est aussi pétillante et drôle qu’elle est créative. Elle apporte des touches d’audace et d’élégance aux mariages qu’elle fleurit pour les rendre uniques !
Portrait par Mathieu Alemany
De la Normandie au Sud-ouest, le déclic et la reconversion
« J’ai grandi en Normandie, et j’y ai fait toutes mes études. J’ai passé un bac L, option Histoire des Arts, puis j’ai commencé une fac de psycho et j’ai erré quelques années sur le campus. (Rires) Ensuite, je suis repartie de zéro et je suis entrée en BTS MUC (Management des Unités Commerciales). Je voulais poursuivre avec un bachelor en recrutement pour devenir chasseuse de têtes. Mais je suis partie en vacances pour surfer et, quand je suis rentrée, j’ai réalisé qu’être assise derrière un bureau toute la journée ne me correspondait pas du tout. Je me suis installée dans le Sud-ouest, sur un coup de tête : en 15 jours, j’avais déménagé !
J’ai trouvé un poste chez Boardriders qui regroupe plusieurs marques de surf. J’y suis restée 3 ans, en tant que vendeuse, d’abord au Pays basque, puis dans les Landes. Ce sont des concept stores, celui d’Anglet possède un restaurant et une rampe de skate, tandis que celui de Capbreton, où j’ai travaillé ensuite, proposait un salon de coiffure ainsi qu’un bar avec une scène. Tous les jeudis soirs, il y avait des concerts : je servais des bières, des mojitos, etc. C’était cool et on croisait pas mal de beau monde de l’univers du surf ! C’est là que j’ai rencontré Claude, mon chéri, un soir de concert.
Pendant le confinement, on s’est retrouvés coincés dans notre studio de 28 m2, avec vue sur la mer qu’on ne pouvait même pas approcher. On s’est posé beaucoup de questions sur notre avenir professionnel. Claude venait d’obtenir un CAP dans le cadre d’une reconversion, alors je me suis dit que je pouvais en faire autant !
Lorsque j’étais enfant, il y avait un petit fleuriste près de chez mes parents, ça s’appelait L’Arrosoir. La boutique était incroyable et, tous les jours, en passant devant, je me disais que, plus tard, je serais fleuriste. Comme on peut se le dire quand on est gamin. (Rires) Puis on grandit et l’on suit d’autres envies. Ça m’était donc complètement sorti de la tête, et c’est revenu pendant le confinement.
Des bases techniques solides pour trouver son style floral
L’école où j’aurais pu passer mes diplômes était très éloignée de là où on habitait. Il aurait fallu qu’on déménage, mais la ville ne nous plaisait pas du tout. On a décidé que quitte à déménager, autant bouger vraiment. C’est comme ça qu’on est arrivés en Bretagne ! On voulait rester proche de la mer pour pouvoir continuer à surfer, donc on avait ciblé la côte sud, entre Vannes et Quimper. L’école était à Quimper et j’ai trouvé un apprentissage à Vannes : d’abord dans une grosse boutique, en libre-service, puis chez un fleuriste plus à taille humaine, avec un rythme très différent.
J’ai passé un CAP en un an, puis un BP en 2 ans. Durant le CAP, on nous enseigne principalement les bases pour travailler en magasin. Le BP permet de développer davantage sa créativité en apprenant la confection de bijoux végétaux, de structures, etc.
En deuxième année de BP, j’ai fait un stage de 15 jours aux Pays-Bas. J’ai travaillé chez Leaf Bloemen, qui est un magasin incroyable, véritablement avant-gardiste, avec un style hors du commun. Ils ont une ou deux employées permanentes, les autres sont des freelances. Chacune a sa spécialité, son rôle attitré : les plantes, les bouquets, les arrivages, etc. Elles passent et tournent de boutique en boutique toute la semaine. C’est aussi ce qui m’a motivée, ça m’a ouvert les yeux sur le fait qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’être fleuriste.
Trouver mon style et mon identité florale a été très compliqué pour moi tout au long de mon cursus. Après ma formation, ça a été un gros challenge de matérialiser ce que j’avais dans la tête, ce que j’avais vraiment envie de faire. Il a fallu que je déconstruise, que je détourne tout ce que je connaissais pour faire autrement, sortir de la technique pure et me la réapproprier.
Un atelier floral pour une gestion en toute liberté
À la sortie de la formation, je ne m’imaginais pas exercer en boutique. J’avais déjà expérimenté cet aspect du commerce pendant plusieurs années, entre mes jobs étudiants, le magasin de surf, etc. Bien que la partie manuelle soit plus présente, ça restait le même principe. Je ne me voyais pas poursuivre comme ça, donc j’ai rapidement eu envie de me tourner plutôt vers le mariage et l’événementiel. Je voulais aussi donner vie à mes idées, plutôt que de travailler pour quelqu’un avec une vision très traditionnelle.
Ce qui me fait rêver, ce sont les bouquets hyper foisonnants, avec beaucoup de fleurs. Ou, a contrario, des compositions très modernes et déstructurées. Je m’inspire beaucoup de ce qui se fait en Asie et en Amérique. La seule façon de travailler comme je le souhaitais, c’était de le faire moi-même, c’est pour ça que j’ai lancé l’atelier. Je ne me voyais absolument pas ouvrir un magasin. J’ai constaté énormément de gaspillage, de marchandise jetée dans les boutiques où j’étais salariée. C’était affolant ! Le fonctionnement de l’atelier me permet une gestion de stock millimétrée, je ne travaille que sur commande ! Donc pas de commande : pas de fleurs à l’atelier ! Et puis cela me donne une grande liberté pour gérer mon emploi du temps et mes déplacements, notamment pour les installations florales sur sites.
J’ai approfondi ma formation en participant à un workshop pour apprendre à réaliser des compositions très haut de gamme, qui répondent aux codes du luxe, tant dans la sélection des fleurs que dans les palettes de couleurs. Des choses très modernes, déconstruites avec un côté « jardin anglais », que j’adore. Ça m’a bien aidée à faire la coupure avec le scolaire. La technique, c’est important de la connaître pour s’en affranchir ensuite, ce sont des incontournables, des fondamentaux. J’applique toujours ce qu’on m’a enseigné à l’école, mais de façon détournée !
Apprendre à faire une forme de bouquet stricte, ça permet de savoir lui donner n’importe quelle forme ensuite. Une fois que l’on maîtrise le végétal, on peut en faire ce qu’on veut. Mais c’est un éternel travail, j’ai la sensation aujourd’hui de seulement toucher du doigt ce que je vise vraiment.
Accompagnement personnalisé et fleurs de saison
Les mariés qui font appel à moi ont une vision plutôt artistique et moderne, avec un intérêt pour le design. Ou alors, ils rêvent d’une ambiance « jardin sauvage », avec des fleurs aériennes et légères. Lorsqu’ils me contactent, j’aime bien que l’on se rencontre ou que l’on s’organise un temps d’échange au téléphone. C’est à l’issue de ce premier rendez-vous que je suis en mesure de leur proposer une première base de travail, avec un devis. Ça permet de dégrossir, de faire le tri dans les idées si nécessaire, et de se fixer un budget. Je suis là pour écouter, guider, suggérer, répondre aux interrogations. Je peux être force de proposition si c’est ce dont les mariés ont besoin, mais je ne cherche jamais à imposer quoi que ce soit. Je n’incite pas les gens à consommer s’ils n’en ont pas envie, ce n’est pas ma vision du métier. (Rires)
Parfois, les mariés ont des idées précises, ce qui facilite la projection. D’autres fois au contraire, ils ont une quantité de photos d’inspiration, un peu fouillis, avec des teintes et des styles différents. Dans ce cas, mon travail d’accompagnement c’est de faire le tri dans tout ça, de les aider à définir une ligne directrice pour avoir une harmonie globale et déterminer ce qui leur correspond le plus. Il arrive que ça se joue sur des détails.
Je m’adapte à la saisonnalité des fleurs. Par exemple, je ne proposerais pas de pivoines au mois d’août. C’est une question de bon sens, et je pense aussi qu’il faut savoir profiter des nombreux avantages de chaque saison.
J’accompagne le devis d’une liste estimative des variétés que je vais utiliser, mais c’est sous réserve de disponibilité. Cela peut dépendre d’une semaine à l’autre. Je demande s’ils ont des préférences et quand ça n’est pas de saison, je propose toujours des alternatives qui peuvent s’en rapprocher, des « dupes » en quelque sorte. (Rires) J’ai également besoin de savoir s’il y a des fleurs qu’ils ne veulent pas voir, qui réveillent des souvenirs difficiles.
Une approche responsable du métier de fleuriste
J’essaye de développer mes approvisionnements en fleurs locales, mais ma situation géographique ne me permet pas pour l’instant de ne proposer que ça. Je suis vigilante et je privilégie la provenance européenne quand je ne peux pas obtenir de fleurs françaises ou locales. Il existe des initiatives près de chez moi et de bonnes perspectives, mais il faut un peu de patience pour que ça se mette en place. En attendant, je complète mes commandes avec les fleurs que je fais pousser dans mon jardin. Mais floricultrice est un métier à part entière, et le mien est déjà très chronophage !
J’essaye de faire au mieux, à ma petite échelle : je ne propose pas d’emballage, je travaille au maximum avec du grillage quand je le peux, pour éviter l’utilisation de la mousse hydrophile, je possède des contenants en céramique, etc.
Lors des mariages, je m’occupe de l’installation le samedi matin généralement. J’aime bien proposer des compositions qui peuvent être polyvalentes et utilisées à plusieurs moments pendant la journée. Parfois, les mariés eux-mêmes ont cette demande et c’est très chouette. Ça a un intérêt à la fois écologique et économique !
Je donne également des cours dans mon ancienne école, j’enseigne la pratique florale à des CAP et des BP. Je trouve ça très excitant ! Depuis la fin de mes études, j’avais cette envie de transmettre dans un coin de ma tête. Une de mes profs m’a contactée et j’ai trouvé ça très cool.
Je m’épanouis vraiment dans ce que je fais, je ne me vois pas revenir en arrière. J’adore la liberté que m’apporte ce métier. Les fleurs me permettent d’exploiter et d’explorer ma créativité au quotidien, avec un produit qui est vivant. Même si l’on maîtrise le végétal, il y a constamment une part d’aléatoire. Parfois, les tiges sont courbées et toutes tordues, ce sont mes préférées. C’est un bon exercice personnel, un réel travail sur soi quand on a du mal à lâcher prise. (Rires) C’est aussi une vraie liberté de créer : partir de rien et matérialiser quelque chose que l’on ne voit que dans sa tête.
Oser la différence pour un mariage unique
L’univers du mariage m’a toujours fait rêver. Depuis que je suis petite, j’adore les contes de fées, je suis très fleur bleue, une véritable amoureuse de l’amour. Du genre de celles qui pleurent beaucoup pendant les échanges de vœux. (Rires) Par contre, je crois qu’il est important d’organiser un mariage à son image et de faire vraiment confiance à ses envies. Ce qui compte, c’est que les gens puissent célébrer leur amour.
J’encourage vraiment les futurs mariés à se faire plaisir, se faire confiance. Je ne peux que leur conseiller de s’éloigner de ce qu’ils ont vu sur les mariages de leurs amis, explorer les nouvelles tendances, être audacieux et se détacher de ce qui a déjà été fait. C’est pour ça aussi qu’il faut s’entourer de prestataires de confiance qui sauront faire des suggestions innovantes et guider les mariés dans leurs choix d’organisation ! »
Chemin de Table : Traiteur. « On a travaillé ensemble sur le shooting à La Polka et j’ai adoré ce qu’elle avait fait. Elle m’a réconciliée avec la poire alors que je déteste ça. C’était une tuerie ! »
Hugo Le Beller : Photographe et vidéaste. « J’aime sa façon de travailler la lumière, c’est toujours très naturel. Et puis c’est le premier à avoir shooté mes fleurs ! »
Ingrid Thierry : Photographe. « J’aimerais beaucoup travailler avec elle ! »
Domaine Le Mezo : Lieu de réception. « Mon coup de coeur ! Le lieu est incroyable. »
Domaine de Kériquel : Lieu de réception. « Les propriétaires sont très accueillants et chaleureux ! »
Rosie : Peintre d’événements en live. « Un service qu’on ne connaît pas assez dans l’univers du mariage. Elle est talentueuse et adorable, j’adore ce qu’elle fait ! »
Ker Ostara : Décoration. « Incontournable. »
Blanc de Paon : Papeterie.
Beezh : Papeterie artisanale.
Y.Brown : Créatrice de robes de mariée.
Claudine Création : Créatrice de robes de mariée.
Eyma : Créatrice de robes de mariée.
Douni’s Pastry : Pâtisseries et wedding cakes.
Dessine-moi un cake : Pâtisseries et wedding cakes.
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