Rencontre avec Marine Renaud, créatrice des robes de mariée Aux Élégantes.

Passionnée par la couture dès le plus jeune âge, Marine choisit pourtant de se tourner vers une carrière dans l’enseignement. D’abord épanouie sur des postes d’enseignante, puis de directrice, elle ressent néanmoins le besoin de s’octroyer du temps rien qu’à elle. Elle renoue alors avec la couture, et c’est l’évidence. Quelques diplômes et formations plus tard, la voilà désormais officiellement créatrice de robes de mariée sur-mesure ! 

Marine nous a reçu autour d’un thé, dans son atelier à Pleumeleuc, pour nous parler de sa carrière, de sa passion, et des rencontres qui ont énormément compté dans son parcours. 

 

“J’ai toujours eu envie de créer des robes. Même si à l’adolescence, tu n’assumes pas forcément le côté paillettes, très clairement, c’est une envie qui ne m’a jamais quittée. Petite, quand j’allais chez ma tante, je regardais les catalogues de robes de mariée, pour mes cousines qui étaient en âge de se marier. Ils étaient posés sur la table basse et j’adorais aller là-bas pour les feuilleter, je ne m’en lassais pas. Bon, c’était un autre style de robes et une autre époque ! (Rires) Et, évidemment, je rêvais devant les robes dans Peau d’Âne, Sissi, etc. 

À dix ans, j’éprouvais de la frustration devant mes Barbies qui avaient toujours les mêmes robes, c’est comme ça que je me suis mise à la couture. J’allais acheter des chutes de tissus chez Eurodif et j’ai commencé à coudre des robes pour mes poupées, pour pouvoir m’inventer encore plus d’histoires. (Rires) Je faisais de la couture à la main, je testais... C’était vraiment de la bidouille personnelle, mais je commençais à voir des formes et des résultats : mes premiers repères ! Mes grands-parents m’ont offert ma première machine à coudre, ma grand-mère m’a appris à m’en servir, et puis j’ai continué à expérimenter toute seule. J’ai gardé mes Barbies assez tard : je n’y jouais plus mais je continuais à leur créer des robes ! 

À la fin du collège, je regardais les formations pour poursuivre mes études dans cet objectif. Mais c’était encore perçu comme une voie sans débouché, alors ça m’a fait douter. Comme j’étais très forte à l’école, je me suis dirigée assez naturellement vers le métier d’enseignante. C’est à ce moment que j’ai mis la couture de côté, certainement parce que je craignais que ça devienne une frustration. J’en faisais seulement pour les spectacles de fin d’année, quand il fallait faire les costumes de danses, etc. J’étais très bosseuse à l’école et j’ai tout obtenu tout de suite : le bac, la licence, le concours. Je ne me suis jamais cassé la figure, donc il n’y a jamais eu de remise en cause de ce choix. Je n’ai aucun regret, j’ai adoré enseigner et ça reste une super expérience, ça fait aussi partie de mon parcours. J’ai eu l’occasion de faire de la direction également, et ça m’a beaucoup plu. Mais le cumul de l’enseignement et de la direction demandait énormément de travail, j’ai fini par être très fatiguée et je n’avais plus la même envie. Jusqu’au jour où c’est mon corps qui a dit stop. C’est le moment où j’ai réalisé qu’il fallait que je prenne soin de moi et que je m’écoute.  

 

Pendant ma dernière année d’enseignement, je préparais ma reconversion et j’ai décidé de prendre un peu de temps pour le consacrer à une activité qui me plaisait. Alors je me suis inscrite à des cours de couture ! Au bout de deux mois, c’était une évidence : c’était vraiment ce que j’avais envie de faire, je me demandais pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt. J’ai enchaîné sur un CAP Couture Mode et Vêtements flous et j’ai fait mon premier stage chez Lambert Créations. Juste avant ce stage, on avait eu une initiation au modélisme, ça a été le déclic. Au-delà de la couture, c’était vraiment ce que j’aimais : travailler sur papier, tracer, transformer et voir les choses prendre forme. J’ai ce besoin de voir les choses se développer. Le moment que je préfère c’est quand je commence à tout assembler et percevoir le résultat final. C’est dans mon caractère, j’ai besoin de mener les choses jusqu’au bout. Le modélisme ça me plaît beaucoup, pour moi c’est de la géométrie, de la logique, j’adore ça.  

Quand je suis arrivée chez Lambert Créations, j’ai très vite parlé à Nadine (la modéliste et chef d’atelier) de mon envie de me lancer dans le modélisme. Sans vraiment avoir percuté que c’était elle la modéliste en chef ! (Rires) Alors elle m’a gardée avec elle pour travailler sur des patrons. Elle m’a d’abord fait faire des corrections sur les patrons existants, des bordures à refaire, etc. La semaine suivante, elle m’a confié un dessin de la styliste pour la future collection, et m’a demandé de faire la première toile. C’était vraiment adorable de sa part, et c’est venu confirmer les choses pour moi, elle a été une rencontre fabuleuse.  

 

Après mon diplôme, j’ai suivi une formation de modélisme à l’APPH Formation à Nantes. Ce sont des artisans et maîtres d’art, pour la plupart, qui ont envie de transmettre leur savoir-faire et leur passion. Ils ont une vraie volonté de partager leurs connaissances, et ils ont créé une école pour cela. J’ai suivi la formation complète en Prêt-à-Porter Femme, qui passe en revue tout le vestiaire féminin. J’ai également suivi une formation sur le bustier, la dentelle et les drapés. C’était intensif mais absolument génial ! Ce sont des formations très personnalisées qui permettent vraiment d’avancer à notre rythme. Claire, qui est modéliste, m’a énormément accompagnée et permis d’assister à des premiers rendez-vous avec ses clientes. C’était passionnant ! Et comme je suis du genre à en vouloir toujours plus, j’apprends en ce moment la broderie de Lunéville. C’est très délicat, très travaillé, j’ai vraiment envie de savoir faire ça. 

En ce moment, j’ai envie de développer d’autres modèles, pour des shootings à venir et des salons de mariage. Je ne fais pas de collection, je crée quelques modèles pour pouvoir exposer et montrer des robes. J’ai fait partie du groupe Les Odacieuses, c’est du coaching en marketing pour femmes entrepreneures, et par ce biais j’ai découvert le travail de la photographe Camille Milin. J’aime beaucoup ses photos, il y a toujours quelque chose d’assez original, un peu décalé, alors je l’ai contactée pour réaliser mon premier shooting. Elle m’a parlé de la maquilleuse Laura Jaffret, avec qui elle travaille beaucoup. Elles sont fabuleuses toutes les deux. Les deux modèles auxquelles je pensais, des copines de la danse, ont été hyper emballées par le projet également. Alors on s’est fait une journée entre femmes. Au-delà d’un shooting pour mes robes, je souhaitais que ce soit un moment de partage. On a mangé toutes ensembles, c’était une journée incroyable et pleine de bienveillance. J’ai très envie de recommencer pour un prochain shooting, mais cette fois avec cinq modèles de tailles et d’âges très différents. Ce ne sont que des femmes que je connais, et j’en ai besoin pour créer des robes qui leur ressemblent. Je m’inspire toujours de la personne, pour qu’il y ait “quelque chose” dans cette robe. J’adore les ligne épurées, les dos très travaillés. Pour moi, le dos est l’une des parties les plus belles et sensuelles chez une femme, j’adore travailler ça. Il y a toujours une façon de le mettre en valeur ! Mais je suis très ouverte sur les styles de robes, ma seule limite c’est la robe meringue, ça je ne fais pas ! (Rires

 

Quand une cliente me contacte, on fixe une date et elle vient à l’atelier. On discute autour d’un thé en mangeant des petits gâteaux, on avance sur ce qu’elle aime, on creuse. Certaines arrivent avec plein de photos Pinterest de ce qu’elles aiment, d’autres n’ont aucune idée. Alors j’apporte mes conseils, je guide, les échanges sont très importants. Pour le premier rendez-vous, j’ai une seule exigence et elle n’est pas discutable (rires) : je demande que la future mariée vienne seule. Pour faire une robe qui lui ressemble, j’ai besoin qu’elle soit elle-même à 100% avec moi. Même si la famille et les amies sont toujours très bienveillants, il y a forcément une part d’influence. Quand elle est seule avec moi, je suis complètement neutre et elle peut lancer toutes ses idées, toutes ses envies. Ça mène à des projets absolument géniaux ! Moi je suis là pour apporter les petits conseils et j’utilise les robes existantes pour faire des essayages. Comme ça, on se rend compte de ce qui lui va, ce qui ne lui va pas, et puis on adapte ! Parfois je sors mes tissus et j’épingle directement sur elle, on compose comme ça, et on y va ! 

Pour ce premier rendez-vous, il faut compter environ une heure trente, voire deux heures. Le but c’est de s’amuser aussi. On passe en revue toutes les envies et on précise au fur et à mesure. On fait également une pré-sélection des tissus et des types de dentelles pour que je puisse commander des échantillons, si je n’en ai pas. Parfois, le fait de toucher la dentelle aussi fait évoluer les envies : on se rend compte de la matière, et ça joue beaucoup. Quand j’accueille une future mariée, je lui demande tout de suite son budget et je choisis dans mes tissus ceux qui pourront rentrer dans son budget. Mon but c’est de rendre une future mariée heureuse, tout en prenant du plaisir. Même s’il y a forcément un coût minimum, ne serait-ce que pour la qualité des tissus. 

Suite au rendez-vous je fais un ou deux dessins et le devis. Quand la mariée part, j’ai déjà une idée assez précise en tête, mais je me donne une à deux semaines pour laisser reposer, et je me replonge dans mes notes. Il y a d’autres choses qui peuvent venir entre temps. Si le devis est validé je commande les échantillons, puis on se retrouve lors d’un deuxième rendez-vous pour la prise de mesures. Et on valide la dentelle dans la foulée, pour éviter les ruptures de stock. Au troisième rendez-vous, la future mariée revient essayer la toile, qui est une version “brouillon”. Une fois que c’est validé, je réalise la robe avec le tissu définitif. Il reste alors un essayage de la version finale sans ourlet. La mariée vient avec ses chaussures du jour J pour pouvoir ajuster la longueur ! Ensuite, la robe est prête et la mariée peut l’emporter. Je rends la robe, au plus tard, un mois avant le mariage. Et il faut compter un essayage de plus s’il y a un bustier, car cela demande plus de travail pour que ce soit parfaitement ajusté. 

Pour être tranquilles en termes de délai, il vaut mieux me contacter entre six mois et un an avant le mariage. Mais selon les demandes et ma quantité de travail à ce moment-là, trois mois peuvent suffire.  

 
 

Lorsque j’étais enseignante et que je commençais à me pencher sur une reconversion, je me renseignais sur la kinésiologie. Rien à voir avec les robes de mariée, mais je pense que ça reviendra à un moment dans ma vie. C’est une autre sorte d’accompagnement, et c’est ce qui me plaisait énormément dans mon travail d’enseignante : accompagner les élèves pour les aider à prendre confiance en eux, à s’éveiller et évoluer. Aujourd’hui, c’est quelque chose que je retrouve dans la création de robes, j’accompagne les femmes pour qu’elles se sentent belles, libérées. Pour qu’elles osent se montrer comme elles sont. C’est un aspect très important de mon travail, et c’est vraiment comme ça que je vois les choses : ce n’est pas juste “faire une belle robe”.  

 Si je devais donner un conseil à des futures mariées dans le choix où la création de leurs robes, ce serait avant tout de vraiment écouter leurs envies. Il ne faut pas qu’elles se brident dans leurs choix, et qu’elles se fassent confiance dans ce qu’elles aiment. Je leur conseille d’oser, pour ne pas y aller avec des regrets !” 

 

Les prestataires recommandés par Marine :

  • Kazya : Photographe, “Elle est fabuleuse, c’est vraiment une fille très chouette!”

  • Laura Jaffret : Coiffeuse et maquilleuse, “Elle est très sympa et très douée. J’ai beaucoup aimé travailler avec elle.”

  • Audrey Joaillerie : Joaillière, “Forcément, je la recommande ! J’adore ce qu’elle fait, c’est un travail extraordinaire.”

  • Pauline Maison de Beauté : Maquilleuse et institut de beauté, “Douceur et bienveillance sont les mots qui la définissent le mieux.”

  • Victoria Lebrero : Bijoux et accessoires, “J’adore ses créations. C’est délicat, et d’une beauté à couper le souffle.”

  • Manoir de la Bégaudière : Lieu de réception, “C’est un vrai coup de coeur pour moi. Le lieu est magnifique !”

  • Domaine de la Châsse : Lieu de réception, “C’est très beau et la propriétaire est adorable.”

  • Les Jardins d’Arsène : Lieu de réception, “C'est un lieu magnifique chargé d'histoire puisque Mathilde a fait le choix de rénover et de mettre en valeur la maison de son grand-père.”

  • L’Atelier Coqlico : Costumes sur-mesure, “C'est l'élégance au masculin avec des étapes de création similaires aux miennes.”

  • Hello Beauté : Coiffeuse et maquilleuse, “J’ai rencontré Anne-Sophie sur un shooting d'inspiration, c'est une boule d'énergie aux doigts de fée.”

  • Aimer : Officiante de cérémonies laïques, “J'adore sa douceur et sa vision pour accompagner les couples dans leur cérémonie.”

  • Mangabey : DJ, “J’ai rencontré l'un de leurs membres lors d'une soirée prestataires et j'adore leur volonté d'attribuer à un couple le DJ qui lui conviendra le mieux et de personnaliser au maximum l'ambiance musicale. Je n'avais jamais imaginé une telle notion de "sur-mesure" dans ce domaine et je trouve ça génial !”

  • Anne Le Bayon : Créatrice de robes de mariée, “Elle est fabuleuse, avec des compétences incroyables.”

  • L’Atelier d’Amélia : Créatrice de robes de mariée, “Elle est très douée et d’une grande bienveillance. Elle est spécialisée dans la corsetterie.”

  • Tara Deva : Créateurs de robes de mariée, “Sonia est très bienveillante et force de propositions, tout en douceur.”


Marine Renaud - Aux Élégantes


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Photos du showroom par Mathieu Alemany.