Rencontre avec Alexandre Evain, fondateur de Mangabey.
Mangabey est aujourd’hui une équipe et un collectif de DJ, mais c’est avant tout l’initiative d’Alexandre Evain. Alors qu’il mixe depuis l’adolescence, puis en parallèle de ses études, il finit par quitter son job dans la communication pour se consacrer pleinement à son activité de DJ. Loin des animateurs de mariage, Mangabey propose des prestations sobres et un véritable matching musical entre les futurs mariés et le prestataire qui leur sera recommandé.
Autour d’un café, Alexandre nous explique le fonctionnement de Mangabey et du concept de matching musical, qui fait toute leur différence.
“J’ai commencé à mixer dans les mariages et les entreprises à l’âge de quatorze ou quinze ans, et j’ai continué pendant mes études de communication. J’ai bossé pendant deux ans dans une boîte de conseil en stratégie digitale et communication pour les entreprises, puis j’ai démissionné parce que mon activité de DJ se développait bien. Aujourd’hui, Mangabey, c’est une équipe de quatre personnes : ma conjointe gère la partie administrative et la comptabilité, Benoît est en charge de la partie commerciale, donc les premiers rendez-vous avec les clients. Et Gwendal, en alternance, s’occupe de la communication : il fait, par exemple, de la captation vidéo sur les prestations et réalise de courtes vidéos, que l’on offre aux mariés en échange de l’exploitation des images. On est une entreprise classique dans laquelle on regroupe tout un panel de DJ, musiciens et groupes de musique. Les musiciens que l’on propose viennent du jazz ou du classique, et on travaille avec toute une équipe de DJ indépendants. Notre catalogue est constitué de gens que l’on connaît et dont on connaît le travail. Ce ne sont pas ceux qu’on peut trouver sur Google, ils ont généralement une autre activité, liée à la musique, à côté. Certains produisent leur musique, ou produisent pour des artistes, d’autres sont programmateurs de radio ou de festival. Quelques-uns ont des métiers plus classiques mais pratiquent une activité artistique à côté. Je les découvre généralement grâce au bouche-à-oreille, ou en soirée. Je ne fais pas travailler de DJ de mariage. À la base, la plupart n’en ont jamais fait et sont plutôt réticents. Je leur explique le type de prestation qu’on propose et ils comprennent qu’on ne leur demande pas de faire l’animateur, ni d’organiser des jeux. Même si certains sont plus à l’aise au micro et peuvent annoncer, si besoin, l’entrée des mariés, les animations etc. Mais ils le font de manière subtile ! (Rires)
Quand j’ai lancé Mangabey, ça a fonctionné tout de suite, il y avait très peu de concurrence. Il y avait beaucoup de DJ animateurs, mais assez peu proposaient une simple prestation de DJ, c’était beaucoup moins développé. C’était assez compliqué de trouver quelqu’un, il n’y avait aucun autre moyen que de se baser sur des recommandations, sur la confiance.
Aujourd’hui, moi je ne mixe plus : j’ai fait pas loin de 350 mariages et je n’ai plus tellement le temps puisque je m’occupe de tout le reste. S’il y a le moindre souci sur une prestation, je me déplace et j’assure la maintenance. Les DJ avec lesquels on travaille ont leur activité à côté et c’est essentiel, sinon on finit forcément par se lasser et c’est important d’y prendre du plaisir.
Notre objectif est d’orienter les mariés vers le prestataire qui va le mieux matcher avec eux, musicalement. Ce sont tous des DJ généralistes, mais certains vont avoir une orientation plutôt pop rock, électro, d’autres plutôt funk ou hip-hop. Même si, lors d’une soirée dansante, il y a toujours des classiques comme Ray Charles ou Céline Dion, il y a des moments où l’on va pouvoir insister sur la soul, le hip-hop, le rock etc. Et ça permet de placer les DJ sur des prestations qui leur correspondent.
On recommande aux mariés de lister dix ou quinze morceaux qu’ils voudraient absolument sur le dancefloor, et à l’inverse une blacklist des morceaux qu’ils ne veulent surtout pas. Tous les DJ demandent ça, et nous on va un peu plus loin en proposant ce matching musical.
Lors du premier rendez-vous, on rencontre les mariés pour comprendre leur profil musical, ce qu’ils écoutent au quotidien : les radios, les vinyles, les playlists sur Spotify ou Deezer, les concerts ou festivals auxquels ils vont. Ce n’est pas forcément ce qu’on va passer le jour J, mais ça nous donne déjà une idée. Ensuite, ils remplissent un document type qui comprend diverses informations sur la prestation (la date, le lieu, les horaires, le déroulement, le nombre d’invités, les générations, les prestataires, leurs influences musicales, les liens de leurs profils Spotify). C’est un fichier Excel dont les trois premières colonnes sont déjà remplies : la première colonne comporte les différents styles qui passent le plus régulièrement lors d’une soirée dansante généraliste (rétro, moderne, branché, populaire ou plus pointu). Dans chaque style il y a trois exemples d’artistes, avec un titre de chaque et le lien Youtube pour l’écouter. Les mariés doivent préciser si c’est un style qu’ils adorent ou détestent, ils peuvent moduler avec des intermédiaires tels que “pourquoi pas” ou “à éviter”, et ajouter des commentaires. Les trois titres sont juste des suggestions, pour définir l’univers musical. Ils nous disent aussi quelles prestations les intéressent : sonorisation de la cérémonie, bar à vinyles, éclairages, enceinte sur batterie pour l’after et le retour, guirlandes, live band, etc.
Dans les quinze jours qui suivent, je les mets en relation avec un DJ afin qu’ils puissent échanger avant de signer quoi que ce soit, pour valider que le feeling passe bien et que leurs attentes sont bien comprises. Le DJ peut accéder à toutes les informations pratiques : les horaires, le nombre d’invités, la répartition des générations, les différentes nationalités s’il y en a, les goûts musicaux. Si tout fonctionne bien, les mariés valident ensuite avec le professionnel proposé. Ils signent un contrat avec Mangabey qui comprend le conseil, la mise en relation avec le DJ et la location du matériel. Et un second contrat entre le prestataire et les clients pour le transport, l’installation du matériel et la prestation.
Les mariés peuvent nous envoyer une liste des morceaux auxquels ils pensent ! Ce qu’on leur demande à minima, c’est de préparer des morceaux qu’ils veulent absolument, qui vont cartonner et qui ont une histoire particulière pour eux : quand ils étaient étudiants, la musique de leur Evjf, etc. Des morceaux qui vont raisonner au moins chez une partie des invités. Sur une soirée dansante, on passe en moyenne entre 70 et 100 morceaux, on conseille donc d’éviter trop de morceaux imposés pour que les enchaînements restent cohérents.
Il faut aussi que l’on connaisse les morceaux “clés”, tels que l’entrée de salle, la présentation du dessert s’ils en font une, l’ouverture de bal. On peut les conseiller s’ils n’ont pas d’idée, ou s’ils ne sont pas sûrs d’eux. Et, bien sûr, les morceaux qu’ils veulent absolument éviter parce qu’ils trouvent ça trop kitch, ou que ça leur rappelle un moment de leur vie désagréable. C’est la préparation que l’on fait en amont avec eux. Et on demande aux témoins de nous envoyer un planning pour savoir ce qu’ils ont prévu, à quel moment, combien de temps ça dure et de quoi ils ont besoin. Grâce à toutes ces informations, on a une idée de la trame. Et puis il y a des incontournables, qu’on sait globalement quand passer pour que ça marche !
Parfois des mariés nous demandent si on peut leur envoyer un mix. Mais un mix de morceaux que l’on passe en mariage et qu’ils vont écouter chez eux, derrière un ordinateur, ça ne permet pas de se projeter dans une ambiance de soirée... Je préfère leur faire écouter des titres pour définir une orientation, ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas !
On est très sollicités, alors sur des dates très demandées je reçois les mariés en rendez-vous mais je les préviens qu’on ne trouvera pas forcément quelqu’un. Même quand il reste des DJ disponibles, il y en a qui vont privilégier les prestations avec bar à vinyles, certains préfèrent quand les prestations sont plus éloignées tandis que d’autres préfèrent rester autour de Rennes. Et puis il faut que ça matche musicalement : ce n’est pas parce que j’ai quelqu’un disponible que je vais trouver la personne qu’il leur faut. On fait très attention à ce que ça matche entre le prestataire et les clients.
Le Bar à vinyles est une option que l’on propose en supplément, pendant le cocktail. On a une sélection de 150 à 200 albums jazz, soul, funk, hip-hop, électro, des choses qui passent bien pendant un cocktail. On travaille beaucoup avec des compilations de radio, de styles musicaux, d’époques, etc. Cela permet d’avoir environ 2000 titres que tout le monde connaît. Si on travaille avec les albums complets, généralement les gens connaissent seulement un ou deux titres. Les invités viennent piocher dans la sélection et le DJ ajoute les titres au mix, en étant attentif à la cohérence. Et ça nous permet de mieux anticiper les morceaux qu’on va passer pendant la soirée dansante. Pendant la soirée, les invités peuvent aussi nous demander de passer des morceaux, mais on ne dit pas oui à tout : on se donne le droit de refuser quand ça sort du cadre fixé avec les mariés, quand c’est un titre qui est trop pointu ou trop personnel. Mais dans 95% des cas on accepte, ou on essaye de trouver un titre du même artiste qui sera plus fédérateur, ou un artiste du même style.
On propose une prestation avec installation du matériel par le DJ, sonorisation du cocktail, vidéo projecteur et écran. Il est possible d’ajouter en option la mise en lumière de la salle, le bar à vinyles mais également le Tube. Le Tube est un camion Citroën HY d’époque, que l’on propose à la location depuis peu : il s’ouvre des trois côtés et les mariés mettent ce qu’ils veulent à l’intérieur ! On peut y installer un DJ d’un côté, un crêpier de l’autre et, pourquoi pas, une tireuse à bière à l’arrière. Il suffit d’un endroit où brancher le camion, il y a des prises à l’intérieur, de l’eau et un petit évier avec une pompe au pied. Le Tube peut être loué vide, ou avec DJ, traiteur-crêpier etc. C’est une option idéale pour le retour de noces du dimanche, par exemple !
Enfin, si je devais donner un conseil à des futurs mariés pour le choix de leur DJ, ce serait de commencer par demander sa façon de travailler. Mais c’est assez difficile, ça dépend vraiment des attentes de chacun ! Et, bien sûr, choisir un prestataire avec qui ils ont un bon feeling et qui les met en confiance.”
Les prestataires recommandés par Alexandre :
Monsieur M : Traiteur.
Angau Traiteur : Traiteur.
La Maison Pennarun : Traiteur.
Matto : Traiteur.
Un Petit Coin de Parapluie : Photographe.
Lilypop : Photographe.
Amandine Ropars : Photographe.
Stéphane Le Ludec : Photographe.
Olivier Baron : Photographe.
Gaëlle Weddings : Wedding Planner.
Enéane : Wedding Planner.
Petits Points de Tout : Wedding Planner & Designer, officiante de cérémonie laïque.
Une bonne étoile : Wedding Planner.
Les Ateliers de Steph : Wedding Planner.
LallaSam : Wedding Planner.
Magic & You : Magicien.
Le Robot Photo : Photobooth.
La Capitainerie : Foodtruck.