Chemin de Table - Traiteur végétarien
Rencontre avec Clémentine Fouquet
Avant de se lancer dans l’aventure culinaire, Clémentine était journaliste reporter d’images. Mais en arrière-plan, une autre passion mijote doucement : la cuisine. Pas celle qui se contente de nourrir, mais celle qui a du sens, qui valorise les producteurs et célèbre le goût des bonnes choses.
Lorsqu’elle quitte Paris pour s’installer à Douarnenez, la transition s’amorce naturellement. Elle s’essaye au métier de maraîchère, expérimente, affine sa vision, et finit par concrétiser son projet avec un foodtruck au nom évocateur : La Cantine Mutine. Une cuisine bio, locale et végétarienne qui séduit rapidement. À mesure que les demandes affluent, une nouvelle évidence s’impose : accompagner les mariages et réceptions avec un service traiteur sur mesure. Chemin de Table voit ainsi le jour, prolongeant cette philosophie du goût, du partage et de l’authenticité. Deux facettes complémentaires d’une même approche : une cuisine joyeuse, de saison, qui régale autant les yeux que le palais.
Avec la même passion qui l’anime en cuisine, Clémentine imagine des mariages à son image : sincères, généreux et gourmands. Derrière chaque menu, il y a une rencontre, une histoire, une envie de créer des instants qui marquent autant les papilles que les souvenirs. À travers cette interview, elle partage son parcours et sa vision d’un service traiteur où chaque détail compte, du choix des produits à l’émotion qu’ils transmettent.
Portrait et photos par Mathieu Alemany
Des Ardennes à Douarnenez, un coup de cœur pour une nouvelle vie
J’habite à Douarnenez depuis 2018, mais je suis originaire des Ardennes, où j’ai grandi. Après le bac, j’ai intégré une école de commerce… essentiellement parce que mes parents voulaient « assurer le coup ». (Rires) Moi, ça ne me parlait pas trop, je ne me voyais travailler ni dans un bureau ni dans le commerce. Après trois ans d’études, j’ai bifurqué vers le journalisme en entrant à l’ISJ, à Paris. J’ai été journaliste reporter d’images pendant 6 ans : je filmais, réalisais les interviews et m’occupais du montage. Trois métiers en un !
Déjà, à cette époque, je me questionnais beaucoup sur notre façon de manger, sur la production des aliments, ainsi que l’impact sur la santé et la planète. Comme beaucoup, j’ai commencé à vraiment cuisiner lorsque j’ai eu mon propre appartement. À Paris, j’échangeais des plats chaque semaine avec une copine : on cuisinait de notre côté et on partageait la moitié. Et puis il y a eu la plateforme collaborative Menu Next Door qui consistait à proposer ou commander des repas chez des particuliers ou des professionnels référencés à proximité. Mes voisins, ou les gens de mon quartier pouvaient regarder sur le site ce que j’avais préparé. J’avais trouvé super et très motivant de faire à manger pour des inconnus ! Je me suis mise à faire des gyozas, etc., dans ma kitchenette de 1 m2. (Rires)
J’ai vécu 7 ans à Paris, mais je n’ai jamais eu réellement d’attrait pour la capitale. Il y en a pour qui c’est un rêve, moi j’y étais un peu par hasard, parce que mon école se trouvait là et le travail aussi. J’ai vite réalisé que je n’avais pas envie d’y passer ma vie, je suis plus attirée par la campagne. Mon compagnon est originaire du Finistère, sa famille est ici et on est propriétaires d’un terrain avec un verger à Plomodiern. On venait régulièrement dans le coin et on a eu un coup de cœur pour Douarnenez, alors on s’y est installés. Pour moi, la ville est idéale : il y a un peu de tout, la nature est proche, etc.
Une reconversion réfléchie et ancrée dans le local
Quand j’ai quitté Paris, je savais que je voulais changer de voie, mon projet était déjà en réflexion. Quelques années auparavant, j’avais échangé avec des maraîchers à Plouhinec et j’avais passé quelques jours chez eux pour découvrir leur activité. On était restés en contact et, lorsque je me suis installée à Douarnenez, ils cherchaient quelqu’un pour un remplacement pendant un congé maternité. Alors j’y ai travaillé pendant 6 mois ! Ça m’a permis de mesurer la réalité de la profession, à la fois physiquement et financièrement. C’est un très beau métier, mais aussi très exigeant. Il faut prendre en compte l’accès aux terres, la charge de travail et la possibilité de se dégager un revenu. Ça m’a paru hors de mes capacités ! Donc c’était très bien de pouvoir tester pendant quelques mois. En revanche, aujourd’hui, ils font partie de mes fournisseurs, et jamais je ne négocierai leurs prix (ni ceux des autres), car je connais tout ce qu’il y a derrière.
C’est à cette période que la réflexion autour de mon projet s’est tournée vers la cuisine. J’avais envie de travailler des produits frais, de respecter la saisonnalité et de valoriser les producteurs locaux. J’ai d’abord envisagé de faire des conserves avec des invendus de l’agriculture bio, mais c’était trop contraignant : chaque recette doit être validée, tout est très précis, c’est presque scientifique. Alors que, justement, j’aime la spontanéité en cuisine, la liberté d’improviser et d’ajuster des recettes en fonction de ce qui est disponible chez les producteurs ! La réflexion a évolué vers une cuisine fraîche, de saison, avec des produits bio à 100 % et locaux au maximum.
La naissance de La Cantine Mutine et du service traiteur Chemin de Table
Mon projet s’est concrétisé avec le foodtruck La Cantine Mutine, qui a d’abord été lancé à deux. Puis, le Covid est arrivé, ce qui a changé la donne, et nos chemins ont bifurqué, donc j’ai poursuivi toute seule. Des épiceries locales, comme le Safran à Pont-Croix, m’ont laissé une place dans leurs frigos pour que les clients puissent acheter des plats. C’était minime, mais ça permettait de continuer à travailler à cette période où tout était en pause. Quand les événements ont repris, j’ai reçu de plus en plus de demandes de service traiteur pour des mariages et des réceptions. J’ai alors décidé de scinder les activités :
Le côté festif du foodtruck pour les concerts, les marchés, etc.
Le service traiteur, plus raffiné pour les mariages.
Mais toujours dans la même démarche : bio, végétarien, de saison et local au maximum. Aujourd’hui, les deux cohabitent. J’adore l’ambiance des marchés bio et des concerts d’été auxquels je participe avec la Cantine Mutine. Et, le foodtruck est aussi privatisable pour les mariages !
Un menu sur-mesure, des produits locaux et une touche de liberté
Je n’ai pas de menu figé. J’aime laisser une vraie liberté aux mariés : je leur soumets des idées dans les grandes lignes, mais tout est déclinable. Je leur demande toujours ce qu’ils adorent, ce qu’ils n’aiment pas, s’ils ont des allergies ou des intolérances, et à partir de là, je leur fais des propositions sur mesure. Pour le vin d’honneur, j’ai une liste de bouchées avec une grille tarifaire selon le nombre d’options choisies, ainsi que quelques suggestions de plats. Il y a une base, mais elle est totalement ajustable en fonction des envies des mariés et des contraintes liées à la saison. Je sais toujours à peu près ce qui sera disponible, même s’il y a parfois des petites surprises ! (Rires) Tout est fait maison, à part le pain que je prends à la boulangerie Bara Babord à Mahalon et le délicieux tartare d’algues de Begoodalg à Plozévet.
Le bio, c’est essentiel pour moi. Je n’ai pas de label — c’est très cher — mais tous mes fournisseurs sont labellisés. Je me fournis en direct chez les producteurs locaux pour les légumes, le pain, les algues, le fromage, les farines, etc. Pour tout ce qui est noix, amandes, huiles, je passe par un grossiste bio. Ça fonctionne très bien, et il y a même un producteur de quinoa à Ergué-Gabéric !
Mon but, c’est vraiment de faire plaisir aux mariés : je leur soumets une première proposition de menu, on affine ensemble, et l’on organise une dégustation. Ils peuvent tester sept choses, ce qui les aide à se décider s’ils hésitent encore. J’adore ce moment, parce que c’est aussi l’occasion de se rencontrer avant le mariage ! On passe beaucoup de temps à échanger par téléphone, mais se voir en vrai, ça apporte une vraie sérénité : on valide les derniers détails, on ajuste certains points et on met un visage sur une voix ! (Rires)
Quand c’est possible, j’aime bien faire une visite technique du lieu de réception avec les mariés. Ça permet d’anticiper l’organisation : où placer le vin d’honneur, les buffets, par où circuler, etc. Le jour J, tout est déjà calé, ça évite le stress inutile !
La semaine précédant l’événement, je fais le tour de mes fournisseurs pour l’approvisionnement et je prépare en avance tout ce qui peut l’être : crackers, bases de tartelettes, etc. Je finalise les dressages sur place, au dernier moment, pour garantir la fraîcheur. Une fois que tout le monde s’est régalé et que la cuisine est impeccable, je rentre chez moi. Et parfois, je reviens le lendemain pour le brunch du dimanche, avec le foodtruck ou des buffets !
Une cuisine festive pour des mariages conviviaux et gourmands
Pour les mariages, je propose : cocktail, buffets, plats à partager ou service à table pour les plus petits comités. J’ai une préférence pour les buffets et les plats à partager, parce que c’est convivial, détendu, et ça me correspond totalement.
En apéro, j’adore préparer des mini burgers ! Je trouve ça très apaisant de façonner les pains. (Rires) J’aime aussi jouer avec les couleurs : la betterave, les carottes, les herbes, les fleurs… Tout ce qui peut apporter du peps et du relief à une présentation. J’attache beaucoup d’importance à l’aspect visuel d’une assiette ! Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est cuisiner pour les autres et leur faire découvrir de nouvelles saveurs. C’est aussi pour ça que je suis fan des buffets : ça permet de goûter plein de choses et de se laisser surprendre.
J’ai une démarche zéro déchet, parce que, quand on cuisine pour 100 personnes, on réalise vite l’impact que ça peut avoir. Alors, j’y fais attention au maximum, et c’est important pour moi d’être en accord avec ces valeurs.
Je peux cuisiner pour des mariages jusqu’à 150 invités, dans un rayon d’environ 1 h 30 autour de Douarnenez. Je travaille seule la plupart du temps, mais j’embauche en cuisine et en service quand c’est nécessaire. Et pour les plus petits événements, ceux de moins de 50 personnes, je peux même proposer de la vaisselle vintage, dispo dans le foodtruck avec les couverts, pour ceux qui aiment ce côté rétro et authentique !
Chemin de Table : entre convivialité et authenticité
Cela fait maintenant cinq ans que je fais ce métier ! En plus des mariages, je travaille pour des entreprises, des fêtes de famille, et des événements comme les concerts et les marchés avec le foodtruck. J’adore cette variété et le côté « bonne franquette » qu’il y a parfois.
J’aime la diversité que ça implique : la rencontre avec les mariés, les devis, la cuisine, le service, etc. C’est satisfaisant aussi de voir que mon approche fonctionne ! Je n’ai pas uniquement des clients végétariens ou ultra-engagés dans le bio, mais des personnes sensibles à cette démarche, qui ont envie d’une cuisine de qualité et en accord avec leurs valeurs. Finalement, j’ai réussi à faire de ma vision un vrai métier, sans compromis !
La plupart des mariés pour qui j’ai cuisiné pourraient être mes amis ! Il y a une vraie connexion, on partage souvent les mêmes valeurs et certains sont devenus des copains. Quant aux invités, ils sont généralement curieux et heureux de goûter des choses différentes… même si, parfois, il y a un ou deux sceptiques au début. (Rires) Et pour ceux qui le souhaitent, je peux les mettre en relation avec Pauline, qui propose un stand d’ouverture d’huîtres au vin d’honneur !
Si j’avais un conseil à donner aux futurs mariés, ce serait de prendre le temps de tout discuter avec leurs prestataires, même les détails qui peuvent paraître « bêtes » sur le moment. Ça évite bien des surprises le jour J ! Qu’ils pensent aussi à fournir une liste de contacts clés (témoins, parents…) pour se délester des petits points techniques et pouvoir profiter de la journée.
Enfin, je recommande aux mariés de ne pas chercher à suivre absolument ce qui « se fait » ou à faire des économies sur des postes qui demandent une énorme logistique pour un gain minime. Ce qui compte, c’est de profiter à fond et de faire un mariage qui leur ressemble, sans pression inutile !

© Muelle Helias

© Muelle Helias

© Muelle Helias

© Muelle Helias

© Muelle Helias

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Mathieu Alemany

© Muelle Helias

© Muelle Helias

© Muelle Helias
Les prestataires recommandés par Clémentine
LoKta : Groupe de musique. « C’est un harmonica, un accordéon et une machine, pour un bal électro folk moderne qui est très chouette. C’est un esprit que j’aime beaucoup et c’est génial pour faire danser. Ils peuvent venir avec quelqu’un qui enseigne les pas et ça met une super ambiance pendant le cocktail ou la soirée, c’est très rassembleur ! »
Le Champ Étoilé : Fleuriste et paysanne semencière bio. « Elle a de très très belles fleurs, qu’elle cultive elle-même et ses compositions sont magnifiques, bio et locales. »
Marie et la Chocolaterie : Chocolatière et foodtruck. « Son foodtruck est hyper mignon, elle a une petite caravane vintage qu’elle a retapée et décorée. Elle a une démarche de travail du produit très intéressante et propose gâteaux, boissons fraîches maison, thé, chocolat chaud avec des produits pure origine. C’est vraiment ambiance goûter ! »
Le Fermont : Traiteur. « On a chacune nos univers ! J’ai été hyper impressionnée par Anne, elle fait des dressages incroyables, elle a un vrai talent ! »
Le Roudouic : Lieu de réception. « J’aime beaucoup ce lieu ! La déco est super chouette, c’est très travaillé. Il y a une orangerie sous verre, idéale pour l’hiver. »
La Ferme de Trézulien : Lieu de réception. « C’est chouette comme endroit pour se marier, et c’est à Douarnenez ! De plus, c’est bien équipé côté traiteur, ce qui est très agréable ! »
Chemin de Table - Traiteur végétarien et foodtruck dans le Finistère
Découvrez l’univers du service traiteur Chemin de Table et du foodtuck La Cantine Mutine.