Rencontre avec Alexandra Noyalet, photographe de mariages.

Tout en gérant les sinistres de ses clients au quotidien, Alexandra pratiquait déjà la photographie en amateure, pour le plaisir. À la suite d’un burn-out, encouragée par ses proches, elle décide se consacrer enfin à sa passion. La douce et bienveillante Alexandra s’épanouit désormais en photographiant les moments les plus forts d’une vie. Sur un banc parmi les fleurs, le chant des oiseaux du Thabor en fond sonore, elle nous raconte son accomplissement et son amour des relations humaines…

 
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“La photo est entrée dans ma vie de manière classique, à la naissance de ma première fille il y a onze ans. Ou juste un peu avant, mais je faisais ça en amateure. J’avais une amie, en Alsace, qui s’était lancée comme photographe, du coup on échangeait pas mal. Mais j’étais à un moment de ma vie où on priorise une “situation” : CDI, projet de construction etc. Le moment où il faut rendre des comptes à son banquier, malheureusement! Donc je faisais de la photo par passion uniquement. J’avais eu plusieurs missions dans l’administratif, suite à l’obtention de mon BTS. Et puis j’ai eu mes enfants, de manière rapprochée, donc j’ai profité d’un congé parental. Par la suite, j’ai obtenu un poste de collaboratrice dans le domaine des assurances. J’ai eu la chance d’avoir un patron qui m’a donnée ma chance et m’a formée de A à Z dans ce domaine! Je suis restée deux ans avec eux, au sein d’une équipe formidable que je garde à l’esprit aujourd’hui encore. Malheureusement, un grave événement dans ma vie privée s’est combiné à un burn-out, ça a été le moment de la prise de conscience: on n’a qu’une vie! J’ai quitté mon CDI, mon patron a été très compréhensif et m’a permis d’avoir une rupture conventionnelle. Je ne parvenais plus à me projeter, professionnellement parlant. Mon mari m’a dit “tu fais de la photo, je te vois bien à ton compte : lance-toi!”. Cela a fait son petit bonhomme de chemin dans ma tête. J’en ai parlé avec mon amie alsacienne qui m’a dit la même chose : “vas-y, tu ne crains rien”… donc je me suis lancée comme ça. Avant de commencer, je suis allée passer une semaine chez mon amie photographe en Alsace, j’ai shooté des séances maternité, du posing chez les bébés, un mariage… Elle m’a fait voir tout un panel de choses, pour que je me fasse une idée de ce que je souhaitais développer ou non, et pour créer mon portfolio. Pour ça, je lui serai toujours reconnaissante! Après ça, je me suis lancée comme photographe : c'était il y a trois ans et demi, le 1er novembre 2017! Il a fallu le temps de me faire connaître, grâce au bouche à oreille, mais j’ai pu faire quatre ou cinq mariages la première année, et j’ai commencé les séances photos de familles, maternité etc.

 
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La saison d’après, j’ai fait dix-huit mariages… et ensuite le Covid s’est invité! Bam! (rires) En tout cas, aujourd’hui je le sais: dix-huit mariages, c’est très intense. Pour la vie de famille et son équilibre, c’était quand même très compliqué, et c’était un rythme dingue. J’aime beaucoup les séances famille à domicile, la maternité, ça me plaît énormément. Maintenant, j’ai trouvé mon juste équilibre, j’ai préféré diminuer les mariages pour être opérationnelle aussi sur les séances. Ma limite aujourd’hui, c’est entre dix et douze mariages!

Mais cette saison, très chargée, a été très formatrice. J’avais commencé avec un mariage en Ecosse en avril, et j’ai terminé la saison avec eux parce qu’ils se mariaient également en France, fin octobre. Je suis restée cinq jours avec eux en Ecosse, on a fait leur séance engagement là-bas. Une magnifique expérience pour laquelle je les remercierai toute ma vie. C’était gratifiant d’avoir une saison si remplie et je n’ai eu que des clients si adorables… Ça a été une très belle saison, qui m’a confirmée que j’avais fait le bon choix en me lançant dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Et cette année 2021, j’ai plein de petits mariés hyper choux, avec lesquels je me sens totalement en phase, avec lesquels la relation prime, il me tarde vraiment d’y être!

Aujourd’hui, j’ai une clientèle plutôt localisée en Bretagne, ou disons “très Grand Ouest”. Au début, je ne me limitais pas géographiquement parlant, mais à présent, je me suis fixée le Grand Ouest : des Pays de la Loire à la Normandie. C’est un choix, pour un côté un peu éco-responsable et pour l’organisation de la vie de famille.

 
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Concernant mon style de photos, je ne rentre pas dans une catégorie particulière, j’essaie de respecter les couleurs choisies par les mariés, les tenues des invités. Selon les colorimétries qu’on applique, parfois une jolie petite robe rouge devient orange… Moi je suis très attentive à ça, à la couleur de la peau aussi. Les invités choisissent leurs tenues avec soin, donc j’essaie de respecter au maximum cet aspect colorimétrique. Mais j’aime les teintes chaudes, un peu contrastées…J’aime le travail de la lumière en fait, l’impact qu’elle a sur les surfaces, la magie qui opère avec l’ombre.

Généralement, les futurs mariés me contactent par mon site internet. J’ai plusieurs canaux : mon site grâce au référencement sur internet, le bouche à oreille et Instagram. Je leur demande systématiquement que l’on se rencontre, au moins par visio. Ça, j’y tiens énormément, ça permet de découvrir les personnalités de chacun, leurs vies… Je veux vraiment que mes clients me considèrent comme une alliée le jour J, pas comme une prestataire. Je veux casser ces codes de distance qu’il peut y avoir dans un premier temps. C’est pour ça également que j’offre toujours la séance engagement. Je veux que la glace soit déjà brisée quand j’arrive le jour J et qu’ils me perçoivent comme une bonne copine, une alliée sur qui ils peuvent compter. Je suis là pour faire ma prestation, mais s’ils ont besoin je suis un couteau-suisse, je peux être là en tant que support tout au long de la journée. C’est la relation que je recherche avec mes clients. S’il n’y a pas de wedding planner sur le mariage, souvent le photographe vient en support complet puisqu’il les suit du matin au soir! Moi, je leur fournis un planning en fonction de leurs réponses à mon questionnaire, on échange beaucoup, j’ai les horaires, eux aussi, et je time etc. C’est mon côté bienveillant: être là, à l’écoute, rassurer… c’est vraiment comme ça que je le conçois. Et je travaille aussi comme ça avec les témoins. J’aime ce cadre chaleureux, cet esprit de travail d’équipe pour mes petits mariés. Et puis, ainsi, je me fonds dans le décor, et les invités finissent par ne plus faire attention à moi : ça me permet vraiment d’avoir les meilleures expressions, les plus naturelles, et que la barrière de la photographe soit tombée. Et je puise beaucoup dans ma propre expérience de mariée! Certains n’ont pas très envie de faire des photos de groupes mais je leur propose de le faire, même rapidement, par petits groupes, en s’organisant bien. Parce que moi, j’ai commis la bêtise de refuser les photos de groupes (rires) et j’en ai entendu parler pendant six mois.

 
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Après le mariage, je rends les photos dans un délai d’un mois maximum. La semaine qui suit, j’envoie toujours quelques photos, histoire que les mariés descendent tranquillement de leur petit nuage. Et puis ça leur permet de patienter jusqu’à la livraison de la galerie complète des photos. Ensuite, j’envoie une clé usb personnalisée, quelques tirages, je mets des petits goodies, des surprises dedans. Mais actuellement, j’essaie de repenser cela autrement, j’ai envie de proposer quelque chose de différent, avoir une démarche éco-responsable… Il faut que je creuse encore pour trouver LA bonne idée!

Ce que j’adore dans la photo de mariage, c’est vraiment de raconter une histoire que leurs enfants et petits-enfants pourront découvrir ou re-découvrir.. Mes filles étaient très petites lors de notre mariage avec mon mari, et elles se régalent encore à revoir les photos. En tout cas, c’est comme ça que je l’explique à mes clients : “le but, quand vous allez découvrir votre galerie, c’est que ce soit comme une histoire que je raconte à vos enfants”. Sur cette journée de mariage, tous les proches sont réunis, et le cours de la vie fait que l’on en perd parfois, malheureusement. J’aime beaucoup faire un maximum de portraits, au moins du cocon familial et amical le plus proche, pour qu’ils aient ces photos-là. Et puis ce sont de belles journées, c’est de la joie, du bonheur, du stress aussi (rires) mais ça fait partie de l’histoire de la journée. Par rapport à mon ancien job où je gérais des sinistres, là c’est un kiff total de voir les gens heureux, tous ensemble. Tu sens que les liens sont forts, les témoins qui se donnent du mal… tout ça, c’est hyper émouvant! Il y a des gens qui ne parlent jamais de leurs sentiments, et là, bim, ils te font des discours de fous. Ça m’est arrivé plusieurs fois de verser une larme, hypersensible oblige. Et puis je suis tellement à fond avec mes mariés, j’échange énormément en amont avec eux : je leur envoie plusieurs questionnaires, je demande plein de petites choses au fur et à mesure des échanges, je m’intéresse à leur vie sincèrement, ça permet d’entretenir le lien, j’envoie régulièrement des messages. Ce sont, à chaque fois, de vraies rencontres. Et bien souvent, quelques mois après, je retrouve mes amoureux qui n’avaient pas encore d’enfants : pour des séances grossesse, nouveau-né, famille etc. Et quand ils me disent “tu fais partie de la famille”… c’est la cerise sur le gâteau! En tous cas, dans mes aspirations et la façon dont je conçois mon métier, c’est vraiment cool. J’adore la photo mais il y aussi ce côté relationnel humain qui me botte énormément.

 
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Côté anecdotes, il y a un mariage qui m’a énormément marquée, au début de cette fameuse saison très dense. Un mariage où je m’étais sentie vraiment totalement inclue. Et je me suis dit “Waouuh, je veux des mariés et leur équipe comme ça à chaque mariage!” Suite à ce mariage, les témoins du mariés ont eux-mêmes lancé un projet dans le domaine du mariage. Ils ont créé Margoo.fr, autour du mariage éco-responsable. On s’est retrouvé il y a quelques mois, à propos de leur aventure. Et c’est quelque chose qui m’a marquée, de me dire que je n’avais pas été la seule à ressentir que ce mariage avait laissé une jolie empreinte dans nos vies professionnelles respectives. Ça a été de très belles rencontres!

Et comme je l’ai dit, je suis un vrai couteau suisse! Bien souvent cela rythme ma journée et fait rire les mariés et leur entourage (ça les rassure beaucoup aussi) : le voile de la mariée qui se coince et que je repositionne, une petite retouche make-up avant la séance couple… Je me transforme en horloge parlante tout le long, je recouds le bouton du gilet du marié… J’ai même accompagné une de mes mariées aux toilettes! Ce sont des petits moments, mais qui à chaque fois, font partie des choses que je raconte à mes proches ou collègues. J’en suis venue à la conclusion que c’était ça mon anecdote à moi : photographe, option couteau suisse ! Je donne de ma personne, je rassure, je fais rire, je décontracte, et on en rigole encore bien souvent lorsque l’on se revoit avec mes petits mariés !

Si je devais donner un conseil à des futurs mariés, ce serait de rencontrer tous les prestataires. Et échanger au maximum avec eux : plus il y a de communication, plus la journée sera fluide! Et concernant le photographe, plus il y aura d’échanges, même des petits détails, plus l’émotion sera là. Ça nous permet d’être au plus proche d’eux pour raconter cette belle journée."

 
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Alexandra Noyalet - Photographe

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Portraits par Mathieu Alemany, photos de mariages par Alexandra Noyalet.